michele-lesbre-ecoute-la-pluie La narratrice s’apprête à retrouver son amant photographe, dans cette chambre de l’hôtel des Embruns à Nantes, qui a maintes fois abrité leurs retrouvailles.

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Je prends conscience du fait que la photographie a tissé entre nous, bien avant que nous nous connaissions, quelque chose de fort qui souvent remplace les mots. Dans le silence de la campagne je découvrais les secousses du monde à travers des reportages photographiques, tandis que toi tu approchais de ce qui serait toute ta vie.

Sur le quai ou elle attend le métro qui doit la mener jusqu’à la gare, un vieil homme en imperméable, canne à la main, lui sourit juste avant de se jeter sous la rame qui entre en station.

Sous le choc, la jeune femme se précipite hors de la bouche du métro pour se retrouver, hébétée, désemparée, dans la rue.
Elle va errer jusqu’au bout de la nuit, se perdant à travers la ville sous l’orage, cherchant à en savoir plus sur cet homme.

J’ai eu envie de retourner à la station de métro, j’ai de nouveau erré dans les rues, évitant les passants qui me lançaient des regards hostiles lorsque je me trouvais sur leur trajectoire. Je me persuadais du lien que l’homme avait créé entre nous en me souriant avant de se jeter sous la rame, j’étais incapable de penser à autre chose. Il avait surgi, anonyme et fugace, et sans doute ne sortirait-il jamais de ma mémoire. Tout à l’heure, j’ai écrit la date, l’heure et le nom de la station sur mon cahier. J’ai ajouté que j’aimerais connaître celui de l’homme qui est entré dans ma vie en perdant la sienne.

(…) j’avais l’impression d’avoir volé son dernier sourire, je portais toute une vie qui était entrée dans la mienne par effraction, dont j’ignorais si elle avait été paisible ou jalonnée de malheurs.
N’y avait-il personne pour se souvenir de lui, pour que toutes ces années ne basculent pas dans la nuit ? N’y aurait-il pas une petite assemblée aléatoire et bavarde autour d’un verre, d’un repas copieux où s’échangent quelques souvenirs communs, où la présence fantomatique du défunt accompagne les efforts de chacun pour mériter encore une fois d’être en vie, de savourer un sursis dont la fragile certitude donne un peu le vertige ?

Alors qu’elle reprend peu à peu ses esprits, en proie aux doutes, elle s’interroge sur le sens de sa vie, la solidité de son couple, tandis que lui reviennent des souvenirs fugaces de son enfance, de sa vie passée.

Les vies d’adultes ne sont que tentatives pour guérir le chagrin de l’enfance inachevée, toujours inachevée.

Quand elle rentre chez elle au petit matin, elle n’a toujours pas appelé son amant afin de lui expliquer les raisons pour lesquelles elle n’était pas au rendez-vous.

Peu à peu, la violence à laquelle j’avais tenté de résister pendant toute la nuit semblait s’atténuer. J’avais un désir immense de paix. Peut-être fallait-il que je cède à cet homme, à son geste, à sa protestation silencieuse dont j’ignorerais toujours la cause, mais à laquelle il m’avait associée avec son sourire. Je le laissais s’installer en moi, avec tout son mystère, je l’adoptais.

S’est-il inquiété de son absence, lui en veut-il pour son silence prolongé ?
Surtout, sera-t-il capable de comprendre son comportement pour le moins erratique et l’énigmatique message qu’elle finit par lui laisser sur son répondeur : « Écoute la pluie » ? Qui sait si cet épisode dramatique ne sera pas fatal à leur histoire d’amour sporadique et déjà finissante.

Je n’oublie pas que nous sommes ballottés dans un monde différent de celui de notre rencontre, mais pourquoi n’avons-nous pas su résister ?

Férus d’action, d’épopées et de rebondissements en tout genre, passez votre chemin.
Les amateurs de tranches de vie, d’aventures intérieures et d’ambiances, en revanche, devraient apprécier Écoute la pluie, court récit, tout en murmures. Élégante et sensible, la plume de Michèle Lesbre distille une délicate mélancolie tout au long des pages.
C’est d’ailleurs plus pour son atmosphère que pour le drame intime de sa narratrice ou son invitation à vivre pleinement selon son cœur que j’ai apprécié cette lecture.

Dans cette vidéo, Michèle Lesbre présente Écoute la pluie à la Librairie Mollat.
Quelques pages à lire sur le site de l’éditeur.

Ce qu’ils en pensent :

Antigone : « L’exploitation de l’incident m’a semblé être trop délayé, noyé dans les réflexions de la narratrice sur l’importance, ou non, pour elle de rejoindre son amant. Je m’attendais sans doute à autre chose… »

Clara : « L’écriture avec des émotions dépeintes par touches n’a pas suffi à souffler le voile monotone. Un roman où des fragments épars, distillés sans grand intérêt instaure un ennui. Pire, je n’ai pas compris la finalité de ce roman. »

Encres Vagabondes : « Un roman fort et lumineux, à partir du voyage intérieur d’une narratrice au nom inconnu qui effeuille le livre de sa vie, semant au vent des questions sur l’amour, la lutte, le désir, la mort et la société qui nous entoure dans une errance toute en ombre et lumière, cinématographique, à la manière de Patrick Modiano que l’auteur admire tant. »

Insatiablecharlotte : « Un roman court qui parvient à poser LA question ultime : et vous votre vie, elle tient à quoi ? À qui ? Michèle Lesbre est une magicienne, elle arrête le temps et vous invite à calmer cette course folle pour savoir vraiment où l’on va, pourquoi et avec qui. »

Leiloona : « Écouter la pluie, ce bruit infime qu’on ne prend pas le temps d’entendre, tout comme notre respiration, voire même notre chemin de vie. Écouter la pluie et se regarder, s’apprivoiser, à nouveau sentir la vie battre en nous, et aussi avoir le courage de cesser ce qui fait taire nos sensations. »

Lionel : « Avec une écriture remarquable de sensibilité, de précision, Michèle Lesbre nous transporte au cœur des désirs de cette femme, tous ces désirs troublés, avortés, jamais exprimés, qui soudain, par le déclencheur du drame, réclament leur droit à être vécus sans plus attendre. Écouter la pluie, c’est écouter cette fragile et magnifique musique de l’instant, dans lequel il n’y a plus ni début ni fin, ni regrets ni désespoirs, ni rêves ni angoisses, mais juste cette douce en enivrante présence à soi, dans laquelle, miraculeusement, tout peut devenir envisageable. »

Lucie : « Je n’ai pas aimé. Je ne suis pas sûre d’avoir tout compris. Je suis restée en dehors. Le début m’a accroché, le récit de la confusion que cet incident a fait naître dans l’esprit de la narratrice m’a plu. Mais à mi-livre déjà, je n’y étais plus. »

Mazel : « Avec ce roman dense et bouleversant, Michèle Lesbre poursuit une œuvre lumineuse qu’éclaire le sentiment du désir et de l’urgence de vivre. »

Sylire : « L’écriture est élégante, comme toujours chez Michèle Lesbre. La fin est énigmatique, un peu trop pour moi, c’est le bémol que je formulerai mais j’ai aimé l’atmosphère de ce roman. Un petit livre qui ne manque pas de charme. »

Un autre endroit : « J’ai aimé suivre cette femme. La suivre dans ses réflexions, ses errements, ses doutes… j’ai aimé l’atmosphère de ce roman. Toujours une impression de calme, de rien, alors qu’en fait, il se passe beaucoup en filigrane. Comme s’il fallait vivre des choses pour comprendre les autres. »

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Écoute la pluie, de Michèle Lesbre
Sabine Wespieser (février 2013) – 112 pages