Samuel_Clarke_footsteps

Crédit photo : Footsteps In The Sand, Hartlepool © Samuel Clarke

Pour cette raison les vélos pliables sont moins confortables et faciles à contrôler sur route dégradée.

Suggestion musicale : Michel Jonasz – Les vacances au bord de la mer (cliquer ici)

Parce que c’est de saison.
Parce que je n’ai pas eu l’occasion de faire de billet sur ce roman qui m’avait beaucoup plu…

« J’ai payé les places avec le dernier billet de cent qu’il me restait et on s’est assis au fond, les gosses et moi, avec nos sacs de sport à nos pieds, je les avais bourrés d’habits chauds pour les mômes, il y en avait trop je sais mais ça avait été une sorte de panique de faire ces sacs, je peux pas expliquer. Je voulais tout mettre, je savais que ça servait à rien, je voulais que ça nous accompagne, des choses de chez nous, familières, dans lesquelles on se reconnaît au premier coup d’œil. Kevin voulait que je prenne ses jouets aussi, mais j’ai pas voulu, je savais bien qu’on allait pas jouer. »
(p.10-11)


« Demain on marcherait pieds nus sur le sable, on mettrait les pieds dans l’eau en riant alors pourquoi est-ce que j’arrivais pas à dormir, même plus envie de chanter, y a des fois comme ça où tout me fout le cafard, je sais plus quoi faire de moi, dans quelle direction envoyer mes rêves, y a sûrement des chemins à suivre, des qui sont pas dangereux, bien bordés, oui, des barrières partout c’est important. »
(p. 29)


« En général les gens m’écœurent. Ce que je voudrais c’est qu’ils soient comme les mômes : qu’ils aient plus de questions que de réponses, mais c’est souvent l’inverse, où est-ce qu’ils ont appris toutes ces certitudes ? »
(p. 52-53)


« Ça tournait dans mon crâne, ça se bousculait, je connais bien ça, ça annonce les sales pensées, celles qui m’emmènent directo où il faut pas aller, des sentiments que je ressens jamais quand je suis réveillée, oui, il y a des choses que je sais faire qu’en dormant, je les trouve dans le sommeil, c’est là qu’on a rendez-vous. J’ai enfoncé ma tête dans l’oreiller pour que ça s’en aille mais ça cognait plus fort. C’était noué. Lourd. Les retrouvailles avec mes monstres. Des bêtes à pinces, des petits cancers rampants qui cherchent à me sucer le sang. Ces choses-là me disent toujours que ça va pas, que ça va pas du tout, que tout est raté et que ça peut devenir pire, quelque chose d’effrayant m’attend et c’est de ma faute, je m’y suis mal prise et il est trop tard pour moi. J’essaye de me battre contre ça, de réveiller une voix qui dit que c’est pas vrai, rien va venir me dévorer, j’ai pas fait des erreurs si graves, c’est rien que des bêtises de môme, des gaffes sans importance, ça pourrait faire rire, ça devrait faire rire, je fais ce que je peux, je suis pas un colosse, une mère parfaite sur qui tout glisse sans laisser de cicatrices – je sais bien qu’il y a des gens jamais blessés, tant pis je serai jamais comme eux, faut en prendre mon parti. »
(p. 80-81)

Bord de mer, Véronique Olmi
Actes Sud (2001) – 122 pages