jackobshaven-iceberg

Crédit photo : glacier de Jakobshavn, Groënland © James Balog / National Geographic

Un modèle ultra-léger entièrement en carbone a même vu le jour, une première dans les vélos pliants.

Suggestion musicale : Jacques Brel – Les vieux (cliquer ici)

« – (…) mais ça me fait mal au cœur quand même. Quand je vois tous ces vieux cons qui ne savent pas quoi faire de leur fric, de leur temps… Mon père change de bagnole tous les deux ans, il ne s’en sert qu’une fois par mois, ma mère guette les nouvelles cafetières électriques, elle en a sept. Tu te rends compte, sept cafetières !
– Tu hériteras.
– Tu parles ! Ils sont solides comme des rocs ! De toute façon, je ne souhaite pas leur mort, mais…
– Mais c’est comme la retraite, on aura une grande barbe quand on pourra en profiter.
– Exactement. Et toi, tu ne crois pas que l’argent de ta mère te serait plus utile qu’à elle ?
– Certainement.
– Alors, quoi, c’est quand on n’aura plus envie de rien qu’on pourra tout faire ? Tu parles d’une arnaque !
– Moi je m’en fous, je n’aurai pas de retraite, je suis condamné à la gloire. (…) Tout ce qu’on peut souhaiter, c’est qu’une épidémie emporte tous les vieux cet hiver.
– Ils sont tous vaccinés. »
(p. 43-44)


« Jamais je ne le reconnaîtrai mais j’ai toujours été jaloux de Christophe. Déjà tout petit, quand on jouait au foot et qu’il était gardien de but. J’aurais aimé être goal, mais à cause de ma petite taille impossible. Je le revois, après l’école, dans le terrain vague qui servait à tout, il déposait son blouson, comptait quatre pas et laissait tomber son cartable. Il était chez lui dans les buts, pas un boulet ne passait. Et il avait des gants. J’ai envié, plus tard son histoire d’amour avec Nane, j’ai envié sa douleur quand elle l’a quitté, envié la façon dont il s’est occupé de ses gosses, son attitude exemplaire devant la maladie de Nane, les godasses de merde qu’il s’achetait chez André et bien évidemment l’acte glorieux qu’il vient d’accomplir. Il vit, je bluffe, il est magicien, je suis prestidigitateur, il touche, je manipule. Je ne peux pas penser à lui sans penser à moi d’abord. Bref, il m’a toujours servi à mesurer l’étendue de ma médiocrité. Ça ne m’empêche pas de l’aimer, à cause de tout ça sans doute. »
(p. 99-100)


« Ça non, c’est pas con l’esquimau ! Est-ce qu’ils n’ont pas trouvé la meilleure solution pour se débarrasser de leurs vieux ? Un bout de glaçon, un coup de pied dedans et hop ! Bon voyage ! »
(p. 119)

La solution esquimau, de Pascal Garnier
Zulma (2006) – 156 pages