Je n’ai donc rien trouvé de mieux que cette énigme, si facile que Lamousmé s’en est étonné, pour introduire une de mes auteurs fétiches, Edward Morgan Forster.
Vélo-électrique-pliant-velosolex.
Prenez des personnages issus de milieux sociaux et culturels différents (aristocrates et bourgeois, Anglais et Indiens, banquier et garde-chasse), mélangez-les lors d’un voyage à l’étranger ou d’une rencontre fortuite dans les rues de Londres, ajoutez-y une fine analyse psychologique et une écriture raffinée, vous obtiendrez un pur plaisir de lecture.
A travers les tribulations de personnages, excentriques (féministes, socialistes, homosexuels), ou tout du moins considérés comme tels par la société qui voit d’un mauvais œil celui qui se détache du troupeau, Forster explore les mœurs des différentes communautés constitutives de la société edwardienne du début du XXe siècle. Il souligne, parfois tragiquement, l’impossibilité pour ces communautés de se comprendre, à défaut de se mélanger, tant elles sont incapables de surpasser conventions sociales et leurs différences politiques, économiques, ethniques et sexuelles.
Pour les férus de littérature qui ne connaîtraient pas encore Forster (y en a-t-il vraiment ?), voici un petit retour sur quatre de ses romans les plus connus, tous adaptés magistralement au cinéma. (Entre parenthèses, l’objet du quiz sensé évoquer le roman en question)
Avec vue sur l’Arno (le Guide Baedeker sur Florence dont ne se sépare jamais Lucy)
Lucy Honeychurch, chaperonnée par sa cousine Charlotte, arrive à Florence. A l’hôtel, elles découvrent dépitées que leur chambre ne donne pas sur l’Arno. En violation de toutes les convenances, deux inconnus, M. Emerson et son fils George, leur proposent de leur échanger la leur qui, elle, donne sur le fleuve. L’attitude cavalière de George envers Lucy et le peu de résistance qu’elle lui oppose poussent Charlotte à décider d’abréger leur séjour. Mais le hasard va à nouveau réunir les Emerson et les Honeychurch en Angleterre. (4e de couverture)
Howards End (le parapluie oublié par Leonard Bast) Dans cette histoire d’héritage et de remariage s’affrontent deux familles, les Schlegel et les Wilcox, et à travers eux deux visions du monde. Peu avant de mourir, Ruth Wilcox écrit une note dans laquelle elle lègue le cottage de famille, Howards End, à la jeune Margaret. Mais ses héritiers choisissent d’ignorer la note. Pourtant, sans le savoir, en épousant henry Wilcox, Margaret va devenir propriétaire d’Howards End.
Maurice (le garage à bateaux où Maurice retrouve Scudder en secret) Depuis son plus jeune âge, Maurice est hanté par des rêves dont il s’explique mal la nature étrange et mélancolique. Puis, comme tous les jeunes gens de la bonne société anglaise, il part faire ses études à Cambridge. C’est là qu’il rencontre Clive, étudiant comme lui, auprès de qui il sent naître de nouveaux sentiments. Tentant d’abord d’ignorer cette passion, le jeune homme va peu à peu entamer un long cheminement, parfois douloureux, vers la liberté et l’affirmation de son identité, notamment grâce à Scudder, le jeune garde-chasse. (4e de couv)
Route des Indes (la statue du dieu indien Ganesh sensée évoquer l’Inde) Une jeune Anglaise est agressée dans les grottes de Marabar. Encore sous le choc, elle accuse Aziz, un jeune docteur indien qui accompagnait le groupe sur le site. Lors du procès, Adela, contre l’avis de ses compatriotes expatriés, revient sur son accusation. Après le procès et le scandale déclenché malgré elle, la jeune femme quitte l’Inde…
Un site dédié à E.M. Forster et à son œuvre (en anglais).