nouvelles-la-fontaine-besson-blondel-claudelLa Fontaine. La simple évocation de ce nom nous replonge dans le monde de l’enfance. Qui dans les premières années de sa scolarité n’est pas rentré un soir à la maison avec comme nouvelle récitation à apprendre une des fables de La Fontaine ?

Globalement, plus la taille des roues sera grande, plus le vélo pliant sera confortable mais encombrant une fois replié.

Personnellement, cela m’évoque des heures fastidieuses pendant lesquelles je suais sang et eau pour retenir un texte aux structures grammaticales un peu tordues et dont je ne comprenais pas tous les mots. Allez-y, vous, pour retenir un texte dont vous ne saisissez pas tout le sens !
Et c’était sans compter avec cette boule au ventre, l’appréhension d’avoir à la réciter debout, devant toute la classe, «(…) en mettant le ton. C’est important de “mettre le ton”(…). C’est comme ça que l’auditoire peut comprendre le sens de la fable, même si c’est un peu dur en vocabulaire» (Le pain et le chocolat). Avec 240 fables à son actif, le fabuliste castelthéodoricien a eu de quoi terroriser plus d’un gamin ! Même si son univers animalier aidait à faire passer la pilule.

De Stéphane Audeguy à Philippe Claudel, dix-huit auteurs contemporains français se sont amusés à imaginer une nouvelle inédite à partir de la morale d’une des fables de La Fontaine qu’il/elle a choisi. En parant cette morale de leur univers, tous rendent encore plus flagrante la modernité des propos de La Fontaine : de l’amour, de la lucidité, des dangers, des puissants, des choix de vie. Dans Des nouvelles de La Fontaine, d’animaux il n’en n’est pas question, ou si peu. On y croise bien deux pigeons chez Stéphane Audeguy et dix petits kojons (sic) chez Anna Moï, mais c’est bien tout.

Alors que les nouvelles d’un recueil sont souvent de qualité inégale, Des nouvelles de La Fontaine affiche un tableau d’honneur exempt de mauvaise note. S’il y en a pour tous les goûts (humour, drame, anticipation…), selon la sensibilité du lecteur, certaines auront un impact plus fort que d’autres. Evidemment, parmi mes préférées on retrouve des auteurs comme Véronique Ovaldé (Voilà ce que j’ai dit quand je suis morte), Jean-Philippe Blondel (Le pain et le chocolat), Philippe Besson (La dernière histoire d’amour) ou Philippe Claudel (Fantaisie espagnole), mais j’y ai fait aussi de jolies découvertes comme Maylis de Kerangal (Critérium du premier jour), Dominique Sigaud (Le torrent et la rivière) ou Abdourahman A Waberi (Les mondes de Ben). En ce qui me concerne, ce sont là les premiers de la classe.

Des nouvelles de La Fontaine, de Stéphane Audeguy, Salim Bachi, François Bégaudeau, Philippe Besson,
Jean-Philippe Blondel, Philippe Claudel, Maylis de Kerangal,David Foenkinos, Philippe Grimbert,
Isabelle Jarry, Anna Moï, Véronique Ovaldé, Cypora Petitjean-Cerf, Anna Rozen, Philippe Ségur,
Dominique Sigaud, François Taillandier et Abdourahman A. Waberi Gallimard – 298 pages