Aux côtés de Dörte et de Manfred, le mufti Abdloulha Abba Al Sheik Ehmat est de retour dans cette seconde partie du diptyque de Ralf Konig, Djinn djinn 2 – Le voile et le péché. A ceux qui auraient raté le premier épisode, je rappelle que le mufti Al Sheik Ehmat, victime d’un sortilège prononcé par le démon du désert Sa’âdât, est prisonnier d’une théière magique.
De la douce province du Dhôdân, cette théière va se retrouver accidentellement à Aix-la-Chapelle au nombre des cadeaux offerts à Charlemagne par le calife de Bagdad, Hârûn ar-Rashîd. De là, les aléas de l’Histoire la porteront au XIXe siècle, jusqu’à Cologne, où elle finira par atterrir entre les mains de Dörte, vieille fille célibataire malgré elle, et colocataire du gay Manfred.
Un vélo pliant.
Seulement, après treize siècles de bons et loyaux services, le sortilège commence à perdre de son pouvoir et «se décharge comme une batterie»
. En lieu et place du doux éphèbe imberbe qui a ravi en son temps toutes les femmes du harem du calife, surgit désormais de la théière magique «un fier pur-sang baraqué et surdopé à la testostérone»
, une véritable bête de sexe rustre et velue.
Effrayée par cette apparition, Dörte exhorte Manfred de se débarrasser de la théière. Celui-ci, tombé sous les charmes du “génie”, refuse et se voit donc contraint d’emménager chez un couple d’amis, Werner et Fred.
Tandis que le concupiscent Manfred joue avec le feu en réservant Abdoulha Abba Al Scheik Ehmat pour son service personnel et exclusif, Dörte va rencontrer l’amour en la personne de Götz, un catholique fondamentaliste. L’existence de chacun va s’en trouver alors fortement bouleversée.
Une nouvelle fois, Ralf König combat l’intolérance et les idées préconçues (religions, féminisme, relations sexuelles…) avec un humour engagé qui n’exclue pas une certaine profondeur. C’est drôle, délirant même parfois, gentiment licencieux, bref, j’en redemande !
Djinn Djinn T.2 : le voile et le péché, de Ralf König
Traduction : Fabrice Ricker
Glénat – 151 pages