Un jeune garçon qui s’en veut d’avoir blessé sa mère pour plaire à son père, mâle autoritaire.
Un autre qui culpabilise quand le professeur qui l’avait pris en grippe, et dont il avait souhaité ardemment la mort, décède.
Une jeune fille, surprotégée du monde extérieur par son père et ses tantes, qui découvre la dure réalité des relations humaines.
Une jeune femme qui se prend d’affection pour une vieille dame à l’apparence insignifiante.
Le vélo pliant Youri – Club Techni.Cités – Lagazette.
Les personnages d’Ainsi mentent les hommes ont cela en commun qu’ils vont être déniaisés par la vie et le monde des adultes.
Ils vont perdre à jamais cette innocence, cette naïveté même dans le cas du personnage de la troisième nouvelle, propre à l’enfance.
Humiliation, Remords, Mélancolie et Solitude, les titres des quatre nouvelles « faussement banales » de ce recueil, toutes en finesse et sensibilité, donnent le ton. C’est l’intime, la dualité des sentiments et le choc des émotions qui caractérisent le monde de Kressmann Taylor.
Un auteur qui m’était totalement inconnu jusqu’à ce que Clarabel me donne envie de le découvrir, ou plutôt la découvrir, car Kressmann Taylor, de son prénom Kathrine, est une femme, ce qui est indubitable à la lecture de ses récits au charme désuet (ils sont parus dans les années 50), dont il se dégage un sentiment de mélancolie, voire de nostalgie.
Extrait de Solitude : Cette année-là, à Aix, nous avons vu Cézanne plusieurs fois. Il paraissait si vieux. Je suis sûre qu’il ne se doutait pas qu’il allait mourir si peu de temps après. Il m’a montré des choses tellement merveilleuses sur les couleurs, et sur les formes aussi. Je peignais, en ce temps-là, voyez-vous. Pourtant, il était bien souvent de mauvaise humeur. Un jour, il m’a dit des choses absolument délicieuses je m’étais étonnée qu’il fasse autant d’esquisses au même endroit, et il a répondu : « Vous n’avez qu’à tourner un peu la tête, et tout devient frais. » N’est-ce pas que c’est superbe ?
Ainsi mentent les hommes, de Kathrine Kressmann Taylor
Traduction : Laurent Bury – Éditions Autrement – 128 pages