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Je ne vais pas souvent au cinéma. Les films me laissent souvent sur ma faim. Alors, je sélectionne, je tergiverse… et je finis par me plonger dans un roman. Le cinéma, c’est comme le sexe. Moins on y va, moins on a envie d’y aller.

est le vélo pliant. Pour faire les liaisons entre le domicile, les gares et le bureau.

Ça ne m’empêche pas de me tenir informé des dernières sorties. C’est pour cela que je lis assidument le blog de Niklas. Niklas, lui, est fondu de pellicule. J’aime retrouver régulièrement ses chroniques sur les films à l’affiche. Il a un goût sûr (puisqu’il partage le mien !) et ses argumentaires tiennent la route.
Il y a quelques temps, il a proposé à certains de ses lecteurs de répondre à son questionnaire. J’ai trouvé le résultat si intéressant que je lui ai demandé la permission de l’adapter (c’est un bien grand mot) au thème de mon blog, à savoir la littérature. Je vous livre ici le résultat, qui en dévoilera un peu plus sur moi.

Un livre ont tu aurais aimé être le personnage principal

Au fil de mes lectures, certaines situations m’ont renvoyé à certaines périodes ou événements de mon vécu. Pour autant, je ne me suis jamais totalement identifié à un personnage. J’ai donc eu du mal à répondre à cette question.
Après moult hésitations, je dirais que, comme l’Alexis de Marguerite Yourcenar, j’aimerais savoir me pencher un peu plus sur moi, histoire de mieux me connaître et de mieux appréhender le monde extérieur. Chez Alexis, j’aime aussi le courage qu’il a de sortir, quelqu’en soit le prix à payer, d’une situation fausse qui ne lui convient pas pour vivre réellement tel qu’il l’entend.

Un livre qui te rappelle un amour (terminé ou pas)

Sans hésiter, je dirais Stephen King. Quand j’ai connu mon amoureux, j’étais un inconditionnel de Stephen King dont je lisais chaque nouveau roman paru. Je lui ai transmis le virus, lui qui pourtant n’est pas un grand lecteur. Depuis, j’ai un peu perdu trace de cet auteur prolifique, mais lui n’en rate pas une miette.

Un livre qui te rappelle ton (ta) meilleur(e) ami(e)

Là aussi, pas d’hésitation. Naguib Mahfouz ou Amin Maalouf dont mon ami B. m’a offert la Trilogie, du premier et Les croisades vues par les arabes et Léon l’africain, du second.

Un livre dont le titre ou l’histoire résument ce que tu vis en ce moment

Bien que je ne l’aie pas lu, Vous plaisantez Monsieur Tanner, de Jean-Paul Dubois me semble le plus approprié à ma situation actuelle.
Comme le narrateur de ce livre, on vient d’acheter un nouvel appartement, lequel exige de nombreux travaux. Après la période déjà agitée de la signature, nous venons de passer à celle des réunions de chantier. L’enfer au quotidien ! Mais le jeu devrait en valoir la chandelle.

Le livre qui t’a fait le plus peur

Je ne suis pas fan des livres gores ou d’horreur. D’ailleurs, en général, j’apprécie plus les livres où l’horreur est subtilement distillée au fil des pages et se fait plus sournoise, celle qui ne dit pas son nom, travestie des habits du quotidien. Cela m’effraie bien plus.
Cela dit, le premier livre « gore » qui m’a réellement fait peur, après les contes et légendes de ma petite enfance, a été The Shining, de Stephen King. Premier et seul cadeau d’anniversaire que m’a offert mon cousin. Je me vois encore, n’osant sortir un pied de mon lit.
Plus récemment, Le Corps exquis, de Poppy Z Brite m’a fait se dresser quelques poils.

Le livre qui t’a fait le plus rire

Pour me faire rire, il faut se lever de bonne heure ! Je n’ai pas souvenir d’un roman qui m’ait fait sourire de bout en bout… Je citerai donc les albums de Glen Baxter, maître de l’absurde à l’anglaise ou du dessinateur allemand Ralf König.

Le livre qui t’a fait pleurer

Je n’ai pas la larme facile… même au cinéma, où je trouve qu’il est encore plus facile de couler sa larme. En revanche, en jetant un œil dans ma bibliothèque d’ado lors de mon dernier passage chez mes parents, j’ai été surpris de constater que je donnais souvent dans le « sentimental », du genre Eric, printemps perdu, de Doris Lund, récit d’une mère sur la leucémie qui a emporté son fils adolescent, ou encore L’arbre de Noël, de Michel Bataille, où un homme va aider son jeune fils irradié accidentellement à réaliser son rêve : rencontrer des loups. Si ça c’est pas du lourd….

Le livre qui te fait penser aux vacances

De nombreux livres me rappellent les vacances pour la simple et bonne raison que c’est la période de l’année où j’ai le plus de temps libre, et donc celle où ma consommation annuelle atteint ses sommets.
Plus anecdotiquement et plus prosaïquement, j’associe aux vacances L’Aiguille creuse, un épisode d’Arsène Lupin, par Maurice Leblanc. J’ai lu ce livre en vacances quand j’étais ado, et un matin, après une nuit d’orage, j’ai découvert que plusieurs centimètres d’eau recouvraient le sol de ma tente (les joies du camping !). L’Aiguille creuse flottait, gorgée d’eau. Après un séchage de plusieurs jours, mon livre de poche avait triplé de volume, une véritable horreur pour moi qui suis toujours soucieux de préserver au mieux mes livres !

Le livre qui te rappelle ton enfance

Indiscutablement, les aventures du Club des Cinq, d’Enyd Blyton auront bercé mes jeunes années. Ce groupe de jeunes, unis, vivant des aventures autrement plus palpitantes que mon quotidien, dans un monde où quand ils ne sont pas absents, les adultes les traitent en égal, avait tout pour me séduire. Qu’est-ce que je n’aurais pas donné pour en être…

Le livre dont tu ne veux jamais plus entendre parler

Les livres qui ne m’ont pas plu, je les ai oubliés depuis longtemps. Ne me marquent que ceux que j’ai adorés.
En revanche, il y a des auteurs dont les diverses interventions télévisées ou interviews dans la presse m’ont coupé toute envie de découvrir les livres (Angot ou Houellebecq, pour ne citer que les plus caricaturaux d’entre eux).

Les auteurs dont tu n’as jamais compris l’engouement du public

Pour les avoir testé au moins une fois chacun, je peux dire que je ne partage pas l’enthousiasme de certains pour Amélie Nothomb, David Lodge ou encore Marc Levy.

Le livre que tout le monde a aimé sauf toi

Il s’agit en général de classiques qu’il est toujours de bon ton de citer en société pour montrer qu’on n’est pas qu’un sombre crétin. Dans ces conditions, on ne sait jamais si ceux qui affirment aimer un de ces livres là le font honnêtement ou simplement pour donner une certaine image d’eux-mêmes.
En ce qui me concerne, j’ai trouvé interminable A la recherche du temps perdu, de Proust, indigestes Le Festin nu, de William Burroughs et Querelle de Brest, de Genet. Aussi, Le parfum, de Patrick Süskind m’avait laissé de glace.

Le livre que tout le monde a lu sauf toi

Il y en a pléthore. Le premier qui me vient à l’esprit est le Da Vinci code, de Dan Brown. Et, a priori, ça risque de durer encore longtemps.

Le livre que tu n’as pas lu mais dont tout le monde ne dit que du bien, alors forcément tu as envie de le lire

Là aussi, il en existe des tonnes. Un de ceux qui me tentent le plus dans cette catégorie est sans conteste La bible, parce qu’elle est la source d’inspiration de nombreux auteurs et qu’ainsi je décoderais mieux certains livres.

Le livre que tu aimes par un auteur que tu détestes

L’Étoile rose, de Dominique Fernandez, que j’ai lu il y a une vingtaine d’années. Je trouve l’écriture de Fernandez insupportable, trop précieuse, voire pompeuse. Mais, j’avais été ému par ce livre, qui retrace le parcours des gays dans le monde, de la seconde guerre mondiale aux années 1980 et le chemin d’un homme vers l’acceptation de soi.

Le livre qui t’a donné envie de voyager

Tout livre est une promesse de voyage. Donc, je dirais que la lecture en général m’a donné envie de voyager. Beaucoup de petits garçons font leur voyage d’inauguration en compagnie de Jules Verne. Moi, je ne l’ai jamais lu.
Les romans qui m’ont offert mes premiers vrais dépaysements sont Mort sur le Nil ou Le Meurtre de l’Orient Express, d’Agatha Christie.
Depuis quelques années, je voyage plus, et plus loin. Et ce sont ces voyages qui me “dictent” certaines de mes lectures. Par exemple, à mon retour de Jordanie, je me suis plongé dans Alamut, de Vladimir Bartol. Ce roman situé au XIe siècle s’inspire de la légende de la secte des assassins, qui utilisait la religion et les manipulations mentales pour mener à bien ses ambitions politiques.

Le livre dont tu aimerais voir l’adaptation au cinéma

The Celibate, de Michael Arditti. Ce roman, toujours pas traduit en français à ma connaissance malheureusement, raconte le parcours d’un jeune séminariste qui, après avoir fait une dépression, quitte la prêtrise et décide de vivre pleinement sa sexualité. Devenu guide, il promène les touristes sur les traces de Jack l’éventreur dans les rues de Londres.
Le tour de force réside dans la façon dont l’auteur réussit à montrer comment les deux parcours de cet homme, assez opposés en apparence, se répondent l’un l’autre.
Selon moi, L’Homme qui tomba amoureux de la lune, de Tom Spanbauer se prêterait également bien à une adaptation cinématographique. Cela pourrait contribuer à donner une image différente du western et renouvèlerait le genre.
Actuellement, je dévore Le Bizarre incident du chien pendant la nuit, de Mark Haddon. Je serais curieux de voir comment cette fabuleuse histoire pourrait être traduite sur le grand écran. Je pense que ça donnerait un sacré coup de vieux à Rain Man.
Sinon, dans les sorties récentes, j’aimerais bien voir ce que pourrait donner sur grand écran L’infortunée, de Wesley Stace ou Suite française, d’Irène Nemirovsky.

Le livre que tu as aimé et qui t’a déçu quand tu l’as lu la deuxième fois

Je relis rarement, voire jamais. J’ai tellement d’autres livres qui attendent d’être lus.

Le livre que tu admets aimer honteusement

Le livre de Pascal François, sur Farrah Fawcett, paru chez Pac en 1978 à l’époque de sa gloire, ça compte ?

Le livre dont tu aurais aimé être l’auteur

Alexis ou le traité du vain combat, de Marguerite Yourcenar. Avoir écrit un livre de cette force et de cette justesse là si jeune (elle avait vingt-six ans) et à cette époque là (1929) me laisse béat d’admiration.
J’aurais également aimé avoir écrit Le choix de Sophie, de William Styron.

Un écrivain dont tu ne loupes aucun livre

Michel Tremblay, Stephan Zweig, David Leavitt, Tom Spanbauer, E.M. Forster, Denis Lachaud, Christophe Honoré, Michael Cunningham, Peter Cameron, Michael Arditti, Tennessee Williams

De quel livre souhaites-tu changer la fin, et pourquoi ?

J’ai beau chercher, je n’ai pas d’exemple précis en tête. Mais il m’arrive parfois de penser que certaines histoires gagneraient en puissance si l’auteur avait choisi un angle d’attaque moins conventionnel.

Tu peux vivre où tu veux pendant 24 h avec un écrivain de ton choix. Qui choisis-tu et que fais-tu de tes 24 h ?

Ce qui m’intéresserait en fait, c’est de décortiquer le processus de la création littéraire. Or, non seulement c’est difficilement réalisable concrètement, 24 heures n’y suffiraient pas. Donc, j’hésite entre deux possibilités.
La première serait de rencontrer Shakespeare, pour infirmer ou confirmer les rumeurs qui courent sur sa véritable identité (Shakespeare aurait été une femme, pour certains. Ou encore, Shakespeare aurait été un prête-nom et ses pièces, l’œuvre de plusieurs personnes). De plus, je trouve séduisante l’idée de pouvoir assister à la représentation de l’une de ses pièces, de son vivant.
La seconde possibilité serait d’assister à une journée du procès d’Oscar Wilde.

Si tu devais vivre ta vie entière dans un livre, lequel choisirais-tu ?

Le dictionnaire. Et d’ailleurs, ma seule vie ne suffirait pas à en venir à bout.