amraoui-paradis-chevaux-femmes « Paris, dit-on est le paradis des femmes et l’enfer des chevaux. La femme est ici la véritable maîtresse de la maison et l’homme est son sujet, si bien que lorsqu’on entre chez quelqu’un il faut saluer l’épouse avant son mari ; c’est elle d’ailleurs qui reçoit les invités et leur souhaite la bienvenue, aux hommes comme aux femmes ; l’homme lui obéit et attend ses ordres, il se comporte avec elle de la manière la plus polie en prenant soin de ne la contredire en rien ; ceux qui en agissent autrement sont considérés comme des hommes grossiers et insolents. »

En 1860, le sultan du Maroc, Mohammed IV, envoie Idriss al’Amraoui, un des plus fins lettrés du pays, en mission diplomatique en France et le charge de lui faire le récit de son voyage. Le Paradis des femmes et l’enfer des chevaux est donc le rapport authentique de ce lettré arabe sur la modernité française du Second Empire, des Lettres persanes “pour de vrai” en quelque sorte.

Un vélo pliant en aluminium avec une fourche télescopique. Idéal à la ville comme à la campagne.

De son arrivée à Marseille, jusqu’à Paris, en passant par Lyon, Idriss al’Amraoui va découvrir la France de Napoléon III. Émerveillé par la diversité des paysages, il est aussi fasciné par les dernières technologies du moment : le train, le télégraphe et l’imprimerie.
Toutefois, il garde la tête froide et ne manque pas d’égratigner les Français et certains de leurs travers, comme leur laideur ou la liberté, exagérée à ses yeux, laissée aux femmes. Le point d’orgue de son voyage sera son entrevue avec Napoléon III et l’impératrice Eugénie.

Instructif et drôle (les comparaisons entre les références occidentales et islamo-arabes sont savoureuses et font souvent sourire), ce petit livre témoigne avant tout des divergences qui existent entre deux civilisations voisines, simplement séparées par la Méditerranée.
Mieux comprendre, c’est déjà mieux accepter. En ce 11 septembre de triste mémoire, ce livre me semble tout indiqué.

Le Paradis des femmes et l’enfer des chevaux, de Idriss al’Amraoui
Traduction de l’arabe (Maroc) : Luc Barbulesco
L’Aube – 87 pages