condition-litteraire-lahire Qui sont les mystérieux membres de la non moins obscure catégorie 352b ?
Quelles sont leurs habitudes ? Comment vivent-ils au quotidien ?

pour présenter son Strida , un vélo pliant haut de gamme absolument fantastique. Ce bijou hyper pratique est le fruit de la réflexion de Stéphane Régnier, ingénieur, glope trotteur, et de son concepteur Anglais Marc Sanders.

Bernard Lahire, professeur de sociologie à l’École normale supérieure Lettres et Sciences humaines à Lyon, s’est penché sur ce monde inconnu et révèle le résultat de ses recherches dans son livre La Condition littéraire… le code 352b n’étant rien de moins que la catégorie socioprofessionnelle à laquelle sont rattachés les « auteurs professionnels rédigeant des textes destinés à être publiés sous forme d’ouvrages ».

Après analyse des réponses à son questionnaire et ses entretiens auprès de quarante écrivains, Bernard Lehire a dressé le portrait de l’Homo Scriptorus.
Et là, surprise !, il s’avère, que loin de l’image répandue de l’écrivain vivant de sa plume, la quasi totalité d’entre eux est contrainte d’exercer une autre activité pour percevoir un revenu suffisant.
Contrairement au monde du spectacle, aucun système compensatoire n’a été mis en place pour les intermittents de l’écriture.
Si la plupart exerce en parallèle une profession intellectuelle (professeur, journaliste…), Bernard Lehire relève certains cas singuliers : André Bucher, bûcheron et agriculteur bio ou Yves Bichet, maçon indépendant (publié chez Fayard et Gallimard, vous excuserez du peu). D’autres réussissent à se consacrer totalement à l’écriture en acceptant de dépendre du soutien financier (et moral !) de leur conjoint(e).

Ce statut “à part” est à l’origine de sentiments contradictoires chez l’écrivain français. Si tous sont unanimes pour dire qu’ils ne conçoivent pas de vivre sans écrire, ils souhaiteraient tout de même pouvoir en vivre correctement.
Et pourtant, beaucoup redoutent le succès public qu’ils considèrent incompatible avec la passion qui les anime. Pour eux, il est question avant tout de reconnaissance.

Par souci d’honnêteté, je précise ici que je n’ai pas lu cet ouvrage. Ce sont plusieurs articles publiés à l’occasion de sa sortie qui m’ont éveillé à la condition particulière des écrivains, à laquelle je n’ai jamais pensé lorsque je savoure leur prose.

L’article de Télérama
L’article de Lire
L’article du Nouvel Obs
L’article du Monde (ajout du 14/09/06)

La Condition littéraire, de Bernard Lahire, en collaboration avec Géraldine Dubois
Éditions La Découverte – 624 pages