Photographie : (c) Youssef Nabil
A l’occasion d’un court séjour sur les rives de la Mer Rouge, il y a quelques années, mon ami B. m’avait suggéré de glisser dans ma valise La Trilogie, de Naguib Mahfouz (La Pochotèque – Livre de Poche), qui comprend Impasse des deux palais, Le Palais du désir et Le Jardin du passé.
Typique du design italien, le Di Blasi ne pouvait ressembler à aucun autre vélo pliant. En effet, ici on fait appel à des charnières liées entre elles par des tiges et autres cames, qui toutes travaillent en même temps lors du pliage du vélo.
Découvrir ce livre sur les terres égyptiennes, tous les sens à l’affût des senteurs et des clameurs ambiantes, allait décupler le plaisir de ma lecture, m’avait-il assuré.
Toute cette semaine de repos, je me suis plongé avec délice dans le quotidien de la famille de Monsieur Ahmed, prospère commerçant du Caire à la double vie, aux prises malgré elle avec les riches événements qui vont marquer l’histoire de l’Égypte, du soulèvement des Cairotes contre les Anglais, en 1919, à la chute de la monarchie et la prise de pouvoir par Nasser, en 1952.
Je dois donc à B. (entre autres !) ma première “rencontre” avec Naguib Mahfouz, et avec la littérature arabe contemporaine qui m’était totalement inconnue jusqu’alors.
En lisant dernièrement L’Immeuble Yacoubian, de Alaa El Aswany (Actes Sud), je n’ai pu empêcher de faire le rapprochement avec la Trilogie de Mahfouz.
Naguib Mahfouz est mort mercredi dernier, le 30 août, à l’âge de 94 ans.
Premier romancier arabe à recevoir le prix Nobel de littérature en 1988, et toujours le seul à ce jour, il s’est fait le chantre de la tolérance et de la modération. Sa liberté d’opinion et son indépendance de pensée, notamment sur les accords de paix entre Israël et l’Égypte, lui valurent d’être boycotté dans de nombreux pays arabes.
C’est son roman Le Fils de la Médina, jugé blasphématoire par les islamistes, qui lui valu d’être victime d’une tentative d’assassinat à l’arme blanche, qui le laissa paralysé de la main droite, l’obligeant à dicter ses textes.