« J’ai dû couper bien des ponts derrière moi. Mais toutes ces cicatrices, il faut les porter comme des bijoux de famille. Les rides, les cicatrices, c’est la vie, tu la prends à pleins bras et tu en prends plein la gueule, mais c’est comme ça, il ne faut pas être tiède. »
C’est Derrière l’écran, ce week-end, que j’ai appris la nouvelle chez Stéphie : Pascal Garnier a pris L’A26, direction : Le grand loin.
Trop près du bord, il a finalement pris La place du mort.
Le vélo pliant Albi monovitesse est idéal pour les courts trajets urbain.
Sa vie aura été placée sous le signe du voyage. Celui-ci sera son ultime.
Effectué sans Surclassement, puisqu’il n’avait même pas 61 ans.
La maladie l’aura emporté sans qu’il ait eu besoin de recourir à La solution esquimau.
Nul n’est à l’abri du succès. Pas même lui.
Devenu écrivain presque par hasard « Je n’ai jamais supporté ce que les gens appellent la vraie vie. Il fallait que j’imagine, que j’invente. J’aimais les héros, je voulais être un héros »
, il n’aimait pas spécialement se retrouver en première ligne : « Je n’écris pas pour qu’on me connaisse mais pour connaître les autres. »
Pourtant, depuis quelques années, il jouissait enfin d’une vraie reconnaissance publique, notamment dans le cercle des blogueurs qui appréciaient son univers noir et son humour grinçant, mais surtout son humanité :
« Je fonctionne par empathie, pas par vertu. Je ne fais aucune distinction entre défaut et qualité. Je prends l’être humain en bloc. Tout peut se retourner à chaque instant. Le premier pas, celui qui coûte est toujours un faux pas. »
« C’est ainsi que je conçois la rédemption de l’individu : rechercher dans un moment de sa vie affreusement banale l’instant sublime, quand il lui arrive de planer un peu. Cela m’émeut énormément. »
« Je ne crois ni à l’enfer, ni au paradis. Si j’avais à choisir, je prendrais le paradis pour le climat et l’enfer pour les fréquentations. »
disait-il encore. Où qu’il soit désormais, il a une Vue imprenable sur l’autre.
Forcés à cette grande Parenthèse, bien plus longue qu’une simple Année sabbatique, nous autres, ses admirateurs désormais orphelins, nous inquiétons de savoir : « Et pour toi, Comment va la douleur ? »
En hommage à Pascal Garnier, Stéphie propose de consacrer les mois de mars et avril à la lecture de son œuvre et invite quiconque le souhaite à lui emboîter le pas.
Les citations de Pascal Garnier reproduites dans ce billet sont extraites d’interviews publiées chez :
Bibliosurf – Encres Vagabondes – Entre-Deux Noirs – Laura Vanel-Coytte – La Revue Littéraire – L’Ours Polar.
Crédit photo Pascal Garnier © Zulma