garbit-invitation-dinerJe ne me souviens plus par quel biais j’avais repéré L’invitation à dîner et autres courts récits venimeux, recueil de nouvelles au titre – ou plus exactement au sous-titre – alléchant, promesse de petits récits concentrés en cruauté et méchanceté de toutes natures.
D’autant que la quatrième de couverture vantait :
« Dans la veine de Patricia Highsmith, Roald Dahl ou Stephen King, trente-six textes très courts, corrosifs, incisifs, souvent drôles, parfois glaçants, toujours intrigants… et à la chute déroutante. »

En fait de férocité, il s’agit surtout dans les trente-six historiettes de Philippe Garbit de trucider à tout va : il n’y est question que de petits meurtres mûrement prémédités entre amis ou en famille, commis tantôt par des hommes, tantôt par des femmes, tous des gens ordinaires d’âge plus ou moins mûr, vivant au calme à la campagne ou dans l’agitation de la ville…

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Alors oui, on peut trouver cruel que la cupidité pousse à rouler un couple de vieux aveugles ou à se séparer d’un parent encombrant l’accès à l’héritage, ou encore à usurper l’identité d’un autre ou même lui “voler sa vie” pour son propre profit.
Mais bon, rien de bien original dans ce genre de situation. J’espérais plus de perversité, plus de férocité, plus de suspens aussi.
Je n’ai trouvé que des histoires, pas mal écrites mais convenues et formatées, qui tiennent à la fois des Histoires extraordinaires de Pierre Bellemare et des nouvelles policières que je lisais dans Nous Deux chez ma grand-mère.

Les textes, qui n’excèdent jamais les cinq pages, sont frustrants, trop courts pour laisser place à la moindre subtilité.
En fait, ils sont de parfaits synopsis pour des romans (ou même des nouvelles plus longues) qui restent à écrire.

En faisant une recherche G**gle pour retrouver lequel/laquelle d’entre vous avait parlé de ce recueil (apparemment personne), je suis tombé sur la page des éditions Gutemberg où sont compilées les critiques de la presse qui sont, il faut le reconnaître, unanimement dithyrambiques.
Je préfère croire que nos avis divergent parce que je n’ai pas la culture nécessaire pour apprécier les qualités de ce livre plutôt que parce que l’auteur est producteur à France Culture.
M’est avis que si les Français ne sont pas grands amateurs de nouvelles, ce n’est pas avec ce recueil que cela va changer.

L’invitation à dîner et autres récits venimeux, de Philippe Garbit
Éditions Gutenberg (2008) – 213 pages