En huit ans de blog, je n’ai jamais réussi à me résoudre à faire voyager un seul de mes livres. Une des raisons étant que je n’ai aucune envie de perdre mon temps à fliquer, rappeler à l’ordre les indicipliné(e)s…
vélo pliable en bon état général.
Mais face à l’inhabituel engouement suscité par L’Aquarelliste, j’ai décidé de sauter le pas, même si je ne suis pas persuadé que l’arrivée imminente des vacances d’été soit propice à ce genre d’entreprise.
On verra bien.
À toute fin utile, je rappelle brièvement le principe basique du livre voyageur : le livre part vers la première personne qui en manifeste l’envie, qui elle-même l’envoie ensuite à la seconde, qui l’enverra à la troisième, qui….
Une fois que l’on a compris ça, il ne reste plus qu’à respecter quelques règles élémentaires de savoir-vivre :
Éviter autant que faire se peut que le prochain destinataire se trouve obligé de jouer les fins limiers pour remettre dans l’ordre un tas de pages désolidarisées de leur couverture, de porter des gants pour se préserver de taches suspectes ou encore d’avoir recours à un examen aux rayons X pour déchiffrer les passages oblitérés par les vestiges de mouches écrasées entre deux pages ou toute autre joyeuseté du même acabit.
Dans le même ordre d’idée, on veillera à ne pas laisser choir le livre dans la baignoire, le bol de café, le caniveau, la gueule du chien de mémé… (rayer la/les mention(s) inutile(s) ).
Aussi, il est bon de se souvenir qu’une enveloppe à bulles compensera mieux qu’une feuille de journal l’impitoyable traitement que les employés de la Poste réservent au courrier.
Enfin, pour éviter de faire poireauter les lecteurs dans la file d’attente, on s’abstiendra de stocker le livre à proximité de la montagne de linge à repasser, de l’aspirateur à passer, de la déclaration d’impôts à remplir ou de la caisse du chat à vider. Bref, de toute corvée si fascinante qu’on la remet indéfiniment à demain.
Un délai de 3 semaines me paraît un compromis raisonnable. Personne n’étant à l’abri d’imprévus (qui par définition…), si retard il y a, il suffit de prévenir. On avisera en conséquence.
Voilà, si vous souhaitez que L’Aquarelliste fasse une halte chez vous, il ne reste plus qu’à vous manifester dans les commentaires de ce billet.
J’enverrai le livre à la première personne qui se fera connaître. Je lui laisserai le soin ensuite de contacter une des personnes qui se seront manifestées et à laquelle elle fera suivre le livre.
Ah, encore une chose : merci de laisser un petit mot dans les commentaires de ce billet pour prévenir de l’arrivée et du départ du livre. Ça fait toujours plaisir… et ça calme pour pas cher les angoisses irraisonnées des flippés de la vie dont je suis.
Si j’en crois vos réactions, une mise au point s’impose.
Ce que j’ai voulu faire passer (maladroitement, de toute évidence) par le biais de l’humour semble avoir été pris au premier degré. Que ce soir clair : mon objectif n’était pas de contraindre les participants à lire le bouquin avec une paire de gants de coton dans une salle à l’atmosphère aseptisée et au taux d’humidité contrôlé !!!! (ah, mince, on avait dit plus d’humour).
Je n’ai aucun problème avec le fait que le livre revienne amoché à la fin de son périple. C’est inévitable. Il suffit de voir la tête de la valise neuve quand elle arrive sur le convoyeur à bagages lors de sa première sortie ! Ça fait partie du jeu. L’Aquarelliste n’est pas un incunable.
Ce partage de lecture doit être un plaisir avant tout. Je voulais seulement que chacun pense aux suivants sur la liste, et veille à ce que le prochain lecteur puisse profiter du bouquin dans des conditions de confort comparables à celles dont il a profité. Rien de plus, rien de moins.
Quant aux mails pour me dire si le livre a été bien réceptionné, ce n’est pas pour que je sache en temps réel où se trouve le bouquin (si c’était le cas, je lui aurais collé une puce RFID) mais simplement que je cesse de me demander à longueur de journée si la personne qui est censée le réceptionner va bien pouvoir commencer sa lecture comme elle l’avait prévu. Rien de plus, rien de moins.
Maintenant que les choses ont été mises au clair (enfin je l’espère), si cela vous dit, n’hésitez pas à entrer dans la ronde.
Les (premières) étapes du voyage :
Alice – Les livres de Malice
Sabine – Le blog du Carré Jaune
Crédit : illustration de Joost Swarte pour The Walrus (The Summer issue-July/August 2009)