self-portrait


« Tu penses : Les pauvres enfants qui ont des pères ordinaires, des pères qui n’ont pas gardé leurs yeux d’enfants et qui ne peuvent faire de magie ni avec les mots ni avec les appareils photographiques. »
(p. 168)


Opter pour un vélo pliant en ville est un excellent choix, en effet les vélos pliants sont très légers et ne prennent pas beaucoup de place.

« (…) les parents normaux parlent soit suédois, soit pas suédois, mais les papas sont les seuls à avoir leur langage à eux, ils sont les seuls à parler khemirois. Une langue qui mélange toutes les langues, une langue où il y a de tout, des semi-voyelles et des noms propres composés, des règles spécifiques et des exceptions fréquentes. Une langue faite de gros mots arabes, d’interrogatifs espagnols, de déclarations d’amour françaises, de citations de photographes anglaises et de jeux de mots suédois. Une langue où le g et le h grommèlent tout bas dans le ventre, où l’on « marche » toujours à l’étranger au lieu d’aller à l’étranger, où l’on soulève toujours les jouets « du sol ». Une langue où « daccurdo » veut dire OK et où « sel aux herbes » est un synonyme de « super bon » (juste parce que maman aime mettre du sel aux herbes sur son pop-corn). Soigner une maladie se dit « vickser », s’enduire de crème se dit « nivéaïser » et le fait de manger des céréales avec de la confiture s’appelle « manger le BVT » (ou le « Bon Vieux Truc »). Ce qui est doux est « pernillique » ou ce qui est triste est « extra bleu » et ce qui est super bien est « excellent ! ». Quand on salue quelqu’un, on dit « Salut, vieille branche ! » et quand on sort de la maison on dit « Beslema tout le monde ». Y a-t-il d’autres exemples ? Bien sûr, il y a encore une centaine de mots spéciaux, les bonbons sont des « halloua », la limonade s’appelle « gazous »… »
(p. 116-117)

Crédit photo : © Self portrait by Aaron Nace