tsundoku

Le 31 décembre dernier, je vous annonçais fièrement (enfin, pas si fièrement que ça, parce que depuis le nombre d’années que je me côtoie, je commence à me connaître quand même un peu), je vous annonçais donc, disais-je, ma participation au challenge Objectif PAL, d’Antigone.

Vélo pliable ,état neuf ,couleur noir.

Dire que je suis peu familier des excès d’optimisme est un doux euphémisme. À la limite, on aurait pu mettre ce trop-plein de confiance en soi (à la limite de la présomption) sur le compte d’une bouffée d’euphorie liée au passage à la nouvelle année… N’eût été mon profond mépris pour cette pseudo-symbolique.

En fait, il ne fallait rien y voir d’autre qu’une réelle envie de mettre au régime sec cette PAL qui n’en finit pas d’enfler.
Preuve s’il en était de ma détermination, j’ai passé les dernières heures du premier de l’an [1] à inventorier les dizaines de volumes négligés dans ma bibliothèque, dont beaucoup attendent désespérément depuis plusieurs années leur tour d’être lus (je ne serais d’ailleurs pas étonné si quelques-uns, rangés dans des endroits improbables, avaient échappé à ma vigilance).
Dans l’absolu, c’était jouable.

Mais ça, c’était… dans l’absolu.
C’était sans compter avec la vraie vie, qui reprend vite le dessus (pas aussi chic que les dessous de Gainsbourg, c’est moi qui vous le dis !). Et, vu la tournure qu’on pris les choses, j’aurais tout aussi bien pu titrer ce billet : Chronique d’une humiliation annoncée.
Janvier touche à sa fin… et je n’ai pas sorti le moindre livre, aussi mince soit-il, de ma PAL.

Le comble de l’histoire, c’est qu’à défaut de jeûne forcé, cette foutue PAL a pris du poids et affiche aujourd’hui plusieurs tonnes tomes supplémentaires.
Eh oui, lecteur de peu de foi, j’ai cédé à la tentation du partenariat et accepté volontiers un service de presse. (+2)
Faible, je l’ai été aussi, sortant de ma bouquinerie avec dans ma besace : Correspondance 1927-1938, de Stefan Zweig & Joseph Roth ; Anges batailleurs-Les écrivains gay en Amérique, de Tennessee Williams à Armistead Maupin, de Christopher Bram ; et Trois grands fauves, d’Hugo Boris (à ma décharge, le Zweig et le Boris m’ont été chaudement recommandés par certains d’entre-vous, dont Maryline si je me souviens bien. En plus, le tout, état neuf, faisait moins de 25 euros [2].) (+3)
Pire encore, au prétexte de reprendre un peu la lecture en VO, j’ai été pris d’une fringale subite : il me fallait ab-so-lu-ment The days of Anna Madrigal, dernier tome (en date) des Chroniques de San Francisco. Profitant de ma pause déjeuner, je suis donc allé faire une visite à deux célèbres librairies anglo-saxonnes du quartier. Je l’ai bien trouvé en rayon mais n’était disponible que le paperback grand format. Sauf que, quitte à acheter une nouveauté au prix fort, je préfère le hardback (call me a snob).
Méga super frustré, ça m’a fait un bien fou, une fois de retour au bureau, de me défouler sur un site marchand où j’ai facilement trouvé mon bonheur. Alors, tant qu’à faire, j’en ai profité pour soulager quelques envies qui me démangeaient depuis un bon moment. Et vlan, vas-y que je te rajoute The Orenda, de Joseph Boyden, The two hotel Francforts, de David Leavitt, et Jack Holmes and his friend, d’Edmund White (au passage, Guillome, celui-là, c’est de ta faute ! [3]). (+4)
Résultat : avec quatre nouveaux romans sous le coude, j’ai intérêt à me remettre dare-dare à la lecture en VO ! Et encore, il faut que je m’estime heureux car I love you more, de Tom Spanbauer ne paraîtra qu’en avril. Et il ne fait aucun doute que je me précipiterai dessus les yeux fermés aussitôt qu’il sortira.
Pour ne rien arranger à mon cas, ma moitié vient d’acheter Pour en finir avec Eddy Bellegueule qu’il me tarde de lire… et que je vais donc ajouter à ma maudite PAL. (+1)
Tout cela pour ne rien dire des Clefs du Paradise, le nouveau Tremblay déjà paru au Québec, que j’attends avec une impatience non feinte (tiens, c’est vrai : à propos de Québec, si une certaine Marguerite avait fait la traversée de l’Atlantique sans encombre, j’aurais eu un volume supplémentaire à ajouter à ma PAL…)..

Bref, pour faire court : Total janvier : +10 – Objectif PAL : 0. Y’a pas photo.
Maigre satisfaction : aux dernières heures du mois, je ne prends pas beaucoup de risques en affirmant que la situation ne devrait plus évoluer, dans un sens ou un autre.
Autant l’avouer, la situation est grave… et peut-être bien désespérée.

Par avance, Antigone, je te présente toutes mes confuses.
Heureusement pour toi, les autres participants à l’Objectif PAL 2014, Tiphanie notamment, se sont montrés beaucoup plus consciencieux que moi.
Je ne m’avoue pas vaincu pour autant. Je compte bien faire mieux le mois prochain. En même temps, ça ne devrait pas être trop difficile…

Notes

[1] « Mouahahaha, le no-life qui n’a rien de mieux à faire un 1er janvier ! », À toi qui rigole dans ton coin, je te dirai que quand ton mec bosse ce jour-là et que, toi, tu reprends le boulot le lendemain matin aux aurores, t’as pas vraiment la tête à la fête, si tu veux savoir.

[2] Comment ça, c’est pas une excuse ?

[3] Ben oui, je dénonce. Et alors ?