Vous l’avez demandé, In Cold Blog l’a fait.
Remisée pour un instant l’analyse du sondage 4e de couv (travail que je n’imaginais pas aussi titanesque avant de l’entreprendre !). Retour, à la demande de certains d’entre vous, sur la rencontre avec Russell Banks, organisée lundi soir au Lutétia par le Magazine Littéraire.
Plutôt que de livrer un compte-rendu factuel de cette heure et demie d’entretien passionnant, j’ai préféré en retranscrire l’essentiel sous la forme de l’interview telle qu’elle a été menée par Joseph Macé-Scaron, en en conservant volontairement l’oralité et les répétitions (malgré la traduction consécutive réalisée avec brio par Xavier Combe, je ne garantis pas une fidélité des propos de Russell Banks au mot près).
, la SNCF organise donc une campagne promotionnelle sur les vélos pliants en partenariat avec le fabricant français Mobiky.
Russel Banks au Lutétia, comme si vous y étiez, c’est maintenant !
De gauche à droite : Russel Banks, Xavier Combe, Joseph Macé-Scaron © Le Magazine Littéraire
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« Russell Banks, vous êtes un écrivain américain, né en 1940 dans le Massachusetts, dans un milieu extrêmement modeste. Vous enseignez actuellement la littérature contemporaine à l’université de Princeton. Votre œuvre, traduite en vingt langues, est marquée par deux grands thèmes : la recherche de la figure paternelle et la description du monde des gens de peu, issus du milieu ouvrier. Vous êtes un écrivain engagé, vous vous êtes notamment farouchement opposé à l’engagement des États-Unis en Irak et au Patriot Act. Vous avez été président du Parlement international des écrivains créé par Salman Rushdie et avez créé une fondation, Cities of Refuge North America, qui accueille aux États-Unis des écrivains en exil, menacés de prison ou de mort dans leur pays d’origine. »
Je vais commencer par vous poser la première question que l’on a envie de poser à un écrivain : quand avez-vous ressenti la nécessité d’écrire ?
Cette nécessité s’est fait sentir à plusieurs moments différents. Il n’y a pas eu un moment où je me suis dit : « Voilà, je veux écrire, je vais devenir écrivain ». C’est venu graduellement, petit à petit. Ce que je voulais, c’était une vie dans le milieu artistique et de la création. Je voulais être peintre car il me semblait à l’époque que c’était là mon seul talent. A dix-huit ans, j’ai quitté l’école pour aller dans le sud de la Floride, rejoindre Fidel Castro et sa lutte contre la dictature de Batista. Je ne parlais pas un traître mot d’espagnol, mais ce n’était pas grave. On était en 1958/59, on n’avait pas à l’époque le même regard sur Castro. Quand je suis arrivé en Floride, Castro et le Che avaient déjà rejoint La Havane. Trop tard pour la révolution !
Alors j’ai trouvé un petit boulot dans un hôtel où j’installais le mobilier, et je passais le reste de mon temps à peindre, dans une chambre que je louais. Pour chasser la solitude, je me suis mis à lire tout ce qui me tombait sous la main. Pour la première fois de ma vie. Et j’aimais ça ! Pendant un an ou deux, j’ai essayé obsessivement de singer ce que j’aimais lire : les romans d’Hemingway, les nouvelles de Fitzgerald, les poèmes de Whitman… Mais tout ça était de bien piètre qualité. Dans le même temps, de l’écriture sont nés mes nouvelles relations sociales, mon mode de vie. C’est à ce moment-là que j’ai senti que j’étais écrivain.
Au jeune que j’étais à l’époque, traversant une période de turbulences et de confusion, l’écriture a apporté une rigueur et une discipline semblables à celles que l’on pourrait trouver dans la religion ou la psychanalyse. L’écriture m’a sauvé la vie. J’ai commencé par tomber amoureux de la littérature et par me sauver moi-même à travers l’écriture. Plus tard, vers l’âge de trente ans, j’ai voulu transmettre cela. En tant que conteur, j’avais une utilité pour les autres.
Vous avez cité Hemingway, mais Kerouac a également été un auteur important pour vous.
A cette époque est paru Sur la route. Dans ce livre, Kerouac validait l’existence que j’avais choisi de mener – qui s’avérera être une vie de bohème, mais je l’ignorais alors. Comme moi, c’était un jeune garçon issu d’un milieu très modeste, venant d’une petite ville du Massachussetts, qui avait abandonné ses études pour devenir beatnik. Il m’a montré que l’on pouvait mener cette vie tout en restant une personne sérieuse.
J’ai relu Sur la route quand j’avais vingt ans. Je l’ai relu une nouvelle fois il y a une dizaine d’années car je devais travailler au script du film qu’a tourné Coppola. En relisant un livre plusieurs fois dans sa vie, on se rend compte combien on a changé. Le texte, les mots sont les mêmes mais nous en avons à chaque fois une nouvelle perception. Cette nouvelle perception fait que, peut-être finalement, le texte change lui aussi.
Il existe aux États-Unis un art appelé Hobo art[1]. Peut-on dire de vous que vous êtes un « Hobo writer » ?
Ça dépend. Si la référence aux Hobos renvoie à un travail créatif, finement réalisé, fondé sur l’expérience humaine, alors oui, j’accepte cette comparaison. En revanche, si c’est par rapport aux sujets que je traite, je ne suis pas un Hobo writer.
Une de vos idoles, Hemingway, taillait une douzaine de crayons chaque matin avant d’écrire. Avez-vous, comme lui, un rituel d’écriture ?
Je crois que tous les écrivains, tous les artistes ont de tels rituels. Ils ont besoin de se mettre dans un état d’esprit que j’appelle le « no mind », comme un état second où l’esprit est absent, imperméable à toutes les réalités du quotidien susceptibles de le distraire. Le romancier doit faire ce rituel tous les matins quand il se met à écrire, comme un bouddhiste qui fait brûler de l’encens avant de méditer. C’est un procédé mnémotechnique qui incite l’esprit à retrouver un certain état désiré.
Quand on écrit, il ne s’agit pas de créer un monde parallèle mais de déplacer la réalité. L’écrivain doit donc être plongé dans un état de rêve maîtrisé pendant cinq ou six heures d’affilée. Il lui faut donc un rituel. Certains peuvent faire appel pour cela à l’alcool ou à la drogue. Ce n’est pas mon cas. Ce que j’ai pu écrire sous l’effet de l’alcool ou de la drogue m’a semblé génial sur le moment mais s’est révélé stupide le lendemain matin.
Pour moi, jusqu’à quatre mois en arrière, cela consistait en mes trois premières cigarettes de la journée, le café et la musique. Si j’ai arrêté la cigarette, je n’ai pas encore arrêté le café. Mais le plus important, c’est la musique qui agit comme un mur entre moi et l’extérieur. Ce n’est pas tant ce que j’écoute mais l’état d’esprit que cela induit chez moi. La musique constitue comme la bande originale du livre.
Pendant l’écriture de La réserve, j’écoutais Cole Porter et le jazz des années trente. Pour mon nouveau roman, Lost memory of skin (à paraître en 2012 en France), cette bande originale était particulière car c’est un livre particulier. Il est difficile pour moi de parler de ce livre, car je suis encore dedans, j’ai du mal à prendre du recul. Je n’en ai encore parlé avec personne, ni en public comme ce soir, ni même en privé. Ce que je peux dire, c’est que ça se passe actuellement dans une ville qui ressemble fort à Miami. Ça parle d’une communauté de sans abris, anciens tôlards délinquants sexuels, accros au porno et à Internet, qui vivent sous un pont. Parmi eux, il y a un jeune garçon de 22 ans, qui aime le rap, même s’il ne comprend pas le sens des paroles. L’autre personnage important du roman est un sociologue, plus âgé, qui écoute le jazz des années 30-40 qu’aimaient ses parents. C’est une façon pour lui de se rapprocher d’eux. Vous voyez un peu l’étendue du spectre musical ! Cela reflète le spectre émotionnel et politique du livre.
A propos de ce dernier roman, quelle est la part de recherche et de documentation dans votre travail ?
C’est variable selon les romans. Selon que l’histoire est plus ou moins proche de mon expérience personnelle. Dans Le pourfendeur de nuages où il est question de l’abolitionniste John Brown, j’ai fait de nombreuses recherches. La Réserve, plus proche de moi, ne m’a pas demandé un grand travail de documentation. Pour mon dernier roman, sur l’univers pédophile, vous vous doutez bien que j’ai eu besoin de me renseigner sur de nombreux points, comme les moyens légaux mis en place aux États-Unis pour protéger la population…
Comme Reagan avait besoin de savoir (Need to know) pour agir, le travail de documentation n’est pour moi qu’un besoin de connaître certaines choses. En général, quand on me pose la question, je réponds : « Juste assez ». Immanquablement, la question suivante est : « Juste assez de quoi ? » Juste assez pour rendre la fiction plausible et que le lecteur adhère à l’histoire et qu’il croie à ce que je raconte.
Dans L’Ange sur le toit vous dites que votre mère mentait pour se réinventer une vie. Lui ressemblez-vous ?
Ça me touche que vous évoquiez ma mère aujourd’hui car cela fera un an demain qu’elle est décédée, paisiblement, à l’âge de 96 ans. Ma mère était une conteuse compulsive. Mais je sais maintenant que, plus que des contes, il s’agissait de prières. Quoi que j’étais en train de faire sur le moment, je m’arrêtais pour écouter ce qu’elle racontait. Les conteurs compulsifs peuvent être énervants quand cette manie est l’expression d’un besoin narcissique. C’est plus supportable quand ils ont le besoin de partager cette compulsion. L’écrivain espère que ce qu’il raconte aura des effets sur la communauté. Expliquer au monde ce que c’est qu’être un être humain, c’est la fonction des auteurs, des dramaturges, des poètes…
Est-ce que la fonction sociale du romancier a gagné en ampleur depuis que le rêve américain a été remis en cause ?
Je me sens aussi proche du conteur chinois, que du chanteur de rap de Los Angeles, que du griot d’Afrique centrale ou de l’écrivain blanc américain d’âge moyen originaire du Massachussetts, comme John Updike, par exemple. Je ne me sens pas investi du devoir ou de l’obligation de critiquer la culture, la politique américaines pour la simple raison que je suis Américain.
Mon travail consiste à donner de la dignité à l’expérience humaine. Il peut être ressenti comme une critique de la pensée qui règne actuellement en Amérique, mais il en serait de même pour le Venezuela, par exemple. Mon but n’est pas de me cantonner à ce qui se passe dans mon pays mais de livrer un récit à la portée universelle. En tant que citoyen américain, je m’exprime sur les sujets politiques. Mais c’est comme citoyen, pas comme artiste. Je suis comme Malaparte qui disait « Mon état, c’est ma peau ». J’ai un passeport américain qui me donne le droit de vote, alors j’en profite.
Donc la figure de l’écrivain engagé à la française, c’est une confusion des genres ?
Il y a eu des romans qui ont été importants. Prenez La case de l’oncle Tom, par exemple, dont la présentation de l’esclavage a fait l’effet d’un électrochoc dans les états du nord des États-Unis, avant la guerre de Sécession. Je trouve que c’est un mauvais roman, d’ailleurs. C’est un roman à message et les messages sont importants, mais c’est un roman que je ne voudrais pas avoir écrit. C’est vrai que je parle dans mes romans des marginaux, des laissés pour compte. Mais mon engagement est celui d’un citoyen, ma création, celle d’un artiste. Je dirais comme Samuel Goldwyn : « Si vous voulez un message, appelez Western Union » !
De gauche à droite : Russel Banks, Xavier Combe, Joseph Macé-Scaron © Le Magazine Littéraire
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Vos romans parlent aussi de la transmission, de la filiation. En quoi est-ce un sujet important pour vous ?
Plus je prends de l’âge, plus c’est un sujet qui me préoccupe, et plus je me rends compte de la nécessité qu’il y a de transmettre les valeurs essentielles. Il est important de les préserver pour pouvoir les invoquer dans des périodes troubles comme celle que nous vivons actuellement. Certaines personnes semblent vivre dans un monde à part, sans se rendre compte de ce qui se passe réellement autour d’eux, comme ça pouvait être le cas au Moyen Age. Notre époque est la fin d’un temps. L’obligation est plus grande encore de transmettre les valeurs de la civilisation qui nous ont permis de nous distinguer des bêtes qui nous ont précédé. Ce n’est pas à mes yeux une mission, mais une conséquence de mon métier d’écrivain.
A la fin de mes livres, la plupart de mes personnages sont morts ou désireux d’être morts. Seuls deux d’entre eux font exception : Bone (Le règne de Bone) et Nicole Burnell (De beaux lendemains), deux personnages qui ont le même âge, 14/15 ans, et qui contrairement aux personnages de mes autres romans ont un avenir devant eux. Si nous pouvons être sauvés, ça sera par les jeunes qui ont encore un avenir. Ce ne sera pas par ma génération ou celle de mes enfants, mais par celle des jeunes qui ont 12/15 ans aujourd’hui.
Pouvez-vous nous parler des cours d’écriture que vous donniez à des jeunes prisonniers incarcérés pour faits graves ?
Ces cours que je donnais dans une prison du nord de l’état de New York n’ont rien à voir avec les cours généralement dispensés par les écrivains. Jusqu’en 1998, comme de nombreux auteurs, enseigner a été ma principale occupation, ma principale source de revenus. J’enseigne la littérature à l’université de Princeton aux étudiants de première année. Je ne serai pas à l’aise pour enseigner à des étudiants en master ou d’un niveau supérieur car je ne leur enseigne pas à devenir écrivain. Je leur apprends à mieux lire pour mieux écrire, et pas forcément de la littérature, cela peut être pour la presse. Mon travail n’est pas de créer des écrivains. Sur l’ensemble de mes étudiants, seulement un ou deux écriront encore dans dix ans et peut-être qu’un des deux produira quelque chose de valable. Et encore, ce n’est pas certain.
C’est comme si j’enseignais le piano ou la danse. La plupart des étudiants vont essayer et la plupart vont échouer. C’est cette expérience qui est importante et qui leur permettra ensuite de mieux apprécier la musique, le ballet. C’est pareil pour la littérature. Lors d’un déjeuner avec Joyce Carol Oates et Toni Morrison qui sont profs comme moi à Princeton, nous nous sommes aperçus qu’aucun de nous trois n’avait jamais suivi de cours d’écriture !
Pour en revenir aux cours que je donnais à ces jeunes prisonniers, les séances étaient hebdomadaires. Chaque semaine, je leur posais une question à laquelle ils devaient avoir répondu par écrit la semaine suivante. Une semaine, je leur demandais « Quelle a été la pire chose qu’on vous ait faite ? » et la semaine suivante « Quelle a été la pire chose que vous ayez faite à autrui ? ». Ces jeunes d’une vingtaine d’années avaient le niveau scolaire de lycéens. Cette série structurée de questions que je leur posais a fini par constituer un récit structuré de leur vie. Cela leur a permis de clarifier les choses, de voir que les événements de leur vie étaient liés. En écrivant, ils prenaient conscience de la gravité des actes qu’ils avaient commis. Cette approche pédagogique était proche d’une thérapie.
Hannah, le personnage d’American Darling, dit à un moment du livre : « Il ne reste plus personne qui ne soit pas déguisé d’une façon ou d’une autre. Alors, tu fais confiance à qui ? » Selon vous, l’écriture est-elle un moyen pour l’écrivain de faire tomber les masques ou est-ce pour lui un moyen d’en porter plusieurs ?
Les deux, je dirais. Et je ne suis pas Normand ! Le processus d’écriture est pour moi un moyen de pénétrer ce qui me parait mystérieux, ce que je veux comprendre au-delà des clichés et des stéréotypes, comme la pédophilie dans mon dernier roman, par exemple. Il s’agit donc de percer le mystère, de faire tomber les masques.
Sur le tournage du Patient anglais, William Dafoe a demandé à Michael Ondaatje ce que ça lui faisait de voir ses personnages incarnés. Il lui a répondu : « Je ne sais pas à quoi ressemblent mes personnages, car je suis dans mes personnages ». Personne ne connaît véritablement son apparence. On en attrape au vol une image furtive quand on passe devant une vitrine ou un miroir. On peut avoir une idée de ce à quoi on ressemble mais on ne saura jamais ce que ça fait d’être dans une pièce avec soi-même. L’écrivain doit habiter ses personnages, être les personnages.
Je n’ai jamais eu le sentiment de pasticher un personnage comme Bone, par exemple. D’une certaine façon, j’ai été moi-même ce vaurien de 14/15 ans, même si c’était une cinquantaine d’années auparavant. Quand je crée un personnage, j’invente d’abord son auditeur. Le discours sera différent selon l’auditeur. Pour Bone, je me suis souvenu que quand j’avais cet âge, les seuls moments où je pouvais dire la vérité, c’est dans le noir de ma chambre, à mon frère de deux ans mon cadet qui dormait dans le lit d’à côté. Je me suis donc mis dans la peau de mon frère pour créer Bone. Je fais la même chose pour tous les personnages de tous mes romans.
Pour finir, j’aimerais vous demander, un peu par provocation, à quoi sert une structure comme le Parlement international des écrivains ?
Réunissant jusqu’à 26 villes-refuges, le Parlement des écrivains a été créé en 1993 pour apporter refuge pendant deux ans à des écrivains menacés de mort ou de prison dans leur pays au nom de la liberté d’expression. Les écrivains au secours des écrivains. Le premier président de cette association a été Salman Rushdie (1994-1997), qui était lui-même toujours sous le coup d’une fatwa. J’ai adhéré au parlement international des écrivains en 1994 et en suis devenu le troisième président (2000-2003) après Wole Soyinka (1997-2000). En 1999, mon projet de président était de faire revenir l’association aux États-Unis mais l’expérience a pris fin en 2004, à cause de difficultés financières dues à la désolidarisation de l’Union Européenne.
Depuis 2006, l’International Cities of Refuge Network (ICORN), basée à Stavanger en Norvège, a pris le relais. Les États-Unis comptent quatre villes-refuges : Las Vegas, Miami, Pittsburgh et Ithaca. Mais j’ai dû me retirer de l’association il y a deux ans, car cela me prenait trop de mon temps.
Notes
[1] Dans les années 30, aux États-Unis, les Hobos étaient des ouvriers itinérants qui posaient les voies ferrées à travers le pays. A cause de la Dépression, puis du Dust Bowl, ils se sont retrouvés sans emploi, comme beaucoup d’autres Américains, à parcourir les routes à la recherche de travail ou d’un endroit où se poser. Au gré de leurs pérégrinations, ils réalisaient toutes sortes d’objets créés à partir de choses diverses qu’ils récupéraient et customisaient en les gravant, les sculptant… donnant ainsi naissance à l’art Hobo, aujourd’hui très prisé des connaisseurs.