Après les boules, le sapin.
(En y réfléchissant bien, je me dis qu’il aurait sans doute été plus judicieux de commencer par-là !)

Bref, le sapin, disais-je.
Non, mais vous avez vu les prix ? Si en plus, on choisit un Nordman plutôt qu’un épicéa, histoire de s’éviter une énième engueulade avec la femme de ménage qui n’arrête pas de râler que ça fout des épines partout dans la maison, on y laisse un bras.

Évidemment, il y a bien l’option sapin artificiel qu’on ressort religieusement année après année. Sauf que le roi des forêts 100 % synthétique tout pimpant la première saison a tôt fait de tourner à l’écouvillon épuisé de faire les 3 x 8 à la chaîne d’embouteillage chez Coca-Cola.

De toute façon, je ne vois pas pourquoi je râle (encore, diront les mauvaises langues) : comme pour les cadeaux et les victuailles, le sapin de Noël cette année, c’est mort. Zu spät !

Heureusement, là encore, comme on l’a vu hier avec les boules de Noël, il est toujours possible de s’en sortir avec les moyens du bord. En plus, les loisirs créatifs ont le vent en poupe ; on est pile-poil dans la tendance.

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En effet, le vélo pliant est accepté à bord de nos autocars.

© Recyclart

A moins de posséder une collection de livres analogue permettant de reproduire chez soi ce superbe sapin, on peut se contenter d’un rouleau de papier vert avec lequel on emballera tous les livres qui traînent un peu partout à la maison. Pour une fois qu’une PAL peut se révéler utile, on ne va pas se gêner.
Cette option présente aussi le mérite de limiter la fulgurante prolifération de squelettes de sapins desséchés jonchant de façon anarchique les trottoirs dès le 25 décembre au soir, mâts fantomatiques d’un cimetière d’épaves réduites à devoir servir de pissotières de luxe au plus fidèle ami de l’homme.

D’aucuns n’auront ni papier, ni livres sous la main.
Qu’importe. Où que l’on soit, il est toujours possible de retrouver la magie de Noël.

dec19-2005

© The New Yorker (Dec. 9, 2005)

Esprit de Noël es-tu là ?…