En ce moment, je voudrais être québécois.
Non pas parce qu’Ottawa vient de reconnaître cette province comme « nation au sein d’un Canada uni », province qui s’est fait une spécialité de l’exportation de ses chanteuses “à voix” vers la France (c’est vrai qu’à cette distance, le taux de décibels est plus supportable).
Non pas parce que cette région du globe a su diffuser son sens de l’humour à travers le monde (je vous parle d’humour, alors oubliez les Courtemanche et autres Cavanaugh, et pensez plutôt Le cœur a ses raisons ou Têtes à claques). Non, non.
Parmi les très nombreux fabriquants de bicyclettes qui ont investi les vitrines des shipchandlers, les vélos pliable Strida se démarquent du lot par leur personnalité à part et leur profil très innovant.
J’aimerais être québécois tout simplement parce que vient de sortir au Québec le nouveau roman de Michel Tremblay, un de mes auteurs fétiches… et que moi, ici en France, je vais devoir patienter encore plusieurs mois pour découvrir Le trou dans le mur.
Tout comme il avait écrit L’Homme qui entendait siffler une bouilloire, après une opération au cerveau, c’est suite à un cancer de la gorge que Tremblay a écrit Le Trou dans le mur.
Du même coup, il renoue avec le genre fantastique et redonne vie (ou plutôt mort) au héros de son premier roman, La Cité dans l’œuf, écrit il y a près de quarante ans.
Qu’on se rassure, à soixante-quatre ans, Michel Tremblay est bel et bien vivant et tel qu’en lui-même. Son actualité est riche : en plus de ce nouveau roman, trois de ses pièces se jouent actuellement à Montréal (Hosanna, Encore une fois, si vous permettez, et Bonbons assortis), et un documentaire Entre les mains de Michel Tremblay, réalisé par Adrian Wills, est sorti le mois dernier.
Parmi les interviews qu’il a données à l’occasion de la sortie du Trou dans le mur, je vous propose d’écouter celles de Bazzo TV, de C’est bien meilleur le matin (Radio Canada) et de Christiane Charrette (Radio Canada), dans lesquelles il évoque son métier d’écrivain, mais aussi son combat contre la maladie et ce qu’a changé en lui la perspective de la mort.
Malheureusement, Le Trou dans le mur ne figure pas encore parmi les nouveautés annoncées par les éditions Actes Sud.
Vite, vite, j’ai hâte.
Crédit photo : © Hugo Sébastien Aubert