malte-garden-love A sa sortie, Garden of love avait enflammé la blogoboule de lecture, jusqu’à se voir rapidement élevé au rang de chouchou du moment.
Certaines lectrices, dont je tairai les noms ici, allaient même jusqu’à pousser, à la simple évocation du prénom de l’auteur, des soupirs énamourés à déchirer l’âme.

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Entre temps, le roman de Marcus Malte a récolté pléthore de prix au nombre desquels le Grand prix des lectrices de Elle 2008, le Prix Paul Féval 2007 de la Société des Gens de Lettres ou encore le Prix des lecteurs Quai du Polar – 20 minutes.
Comment ne pas succomber à la tentation ?
Moi, je n’ai pas su résister. J’ai mis la main dessus dès que j’ai pu le trouver en occase… pour l’oublier et le ressortir seulement maintenant de ma pile.

Alors, de quoi ça cause. ?
Un beau jour, Alexandre Astrid, flic borderline (ex-ripou, ex-alcoolo, vie professionnelle et vie privée à la dérive) trouve dans sa boîte aux lettres un manuscrit.
« L’ensemble se présentait comme un roman ou un récit intitulé :
So I turn’d to the Garden of Love
That so many flowers bore…
Si on peut appeler ça un titre. L’auteur avait omis de signer son œuvre. »

Cent cinquante-trois pages en tout. « Un tas de papier en apparence, mais en réalité une putain de dalle funéraire en marbre noir et blanc. La seule chose qui manquait à mon tombeau. Du fond de mon trou, je pouvais encore voir s’amonceler les nuages au-dessus de ma tronche, même si ça ne me faisait ni chaud ni froid ; aujourd’hui ce fumier me tendait un couvercle à ma mesure. Libre à moi de l’ignorer ou bien de combler l’ouverture et faire le black-out une fois pour toutes. »

Car ce qu’Astrid y découvre ressemble furieusement à sa propre existence, à peu de chose près, l’auteur ayant fait quelques petits arrangements avec la réalité. N’empêche qu’il fait mouche et renvoie le flic véreux à ses démons.
« Certains passages m’ont dévasté. Des coups à bout portant. Impact garanti – espèce d’enfoiré ! –  »
« Qu’est-ce que ce salopard attendait de moi en m’envoyant son missile par la poste ? Que je fasse la part des choses ? A première vue, j’aurais divisé le récit en trois : un tiers fiction, un tiers réalité, un tiers délire. Mais peut-être qu’il voulait juste me faire mal. Remuer le couteau. Remuer la merde et m’enfoncer un peu plus le nez dedans. »
Et comme faut pas le chercher, Astrid part à la recherche de l’expéditeur… et de la vérité.

Si Alexandre Astrid est déstabilisé par le manuscrit, le lecteur l’est tout autant par le roman de Marcus Malte.
Trois histoires qui se mélangent, des incursions dans des époques et des réalités distinctes, des personnages dont on peine à saisir ce qui les rattache les uns aux autres… D’emblée, Malte nous égare avec maestria. La structure narrative de Garden of love est implacable, multipliant les jeux de miroirs jusqu’au vertige.
De la première à la dernière page, le récit est placé sous le signe de la dualité, qui prend les formes les plus variées : présent/passé, moi/l’autre, réalité/fantasme, attraction/répulsion, bien/mal… Ce qui ne gâte rien, le style est percutant ; les phrases courtes, voire hachées, lui impriment un rythme soutenu.
Tant et si bien que, même si je ne comprenais pas où l’auteur voulait en venir, je me suis laissé perdre en toute confiance dans les méandres des trois récits et des esprits torturés des personnages. J’étais entre de bonnes mains.

Entre manipulation, fantasmes, délire et perversion, le puzzle se met doucement en place. Les liens entre les personnages apparaissent peu à peu, dans une atmosphère oppressante. S’en détache une figure d’ange du mal, séduisant en diable (!), au charisme hypnotique. Bref, que du bon.

Sauf qu’une fois la dernière ligne lue, ma première réaction a été : « Oui, et alors ? ». Et alors, rien apparemment.
J’ai rapidement deviné qui était l’assassin – ce qui ne doit pas être très compliqué vu que je ne suis pas des plus perspicaces à ce petit jeu. Mais emballé par le style, j’avais crânement balayé ma déception. L’enjeu devait être ailleurs, forcément.
Mais, rien n’est venu. J’ai poursuivi ma lecture, partagé entre espoir et lassitude, pour finir déçu avec l’amer sentiment que c’est moi que l’auteur avait manipulé sur 320 pages.

Ce qu’ils en ont pensé :
Nombreux sont ceux qui ont lu Garden of love. Pour une meilleure lisibilité, j’ai classé les avis de chacun selon trois catégories :

Les conquis
AmandaBladélireCharlie BobineDu soleil sur la pageEmeraudeFlorinetteGoelenJean-Marc LaherrèreKarineKathelLaureLVEManuTamara.

Les sceptiques
FloMichelPapillon.

Les déçus
Anna BlumeCathuluFashionJoëlle.

A découvrir :
les premières pages, chez Zulma, et le site de l’auteur.

Garden of Love, de Marcus Malte
Zulma (2007) – 320 pages