Johnson-Little-BirdLa découverte du corps de Cody Pritchard est un coup dur pour le shérif Walt Longmire.
Dans sa petite ville de Durant, Wyoming, tout le monde se connaît. Dans le comté d’Absaroka dont il a la charge, les affaires courantes les plus graves relèvent principalement des querelles de voisinage, des infractions à la circulation ou encore de troubles créés par des personnes en état d’ébriété avancé.

Les critères utiles pour choisir un vélo pliant sont listés ci-dessous, avec des petites observations qui vous permettront de mieux départager des modèles en apparence similaires.

Seule exception à cette tranquillité relative : le viol collectif, trois ans auparavant, de la jeune Melissa Little Bird, une jeune Indienne mentalement retardée souffrant d’un syndrome d’alcoolisme fœtal.
Et justement, Cody Pritchard était l’un des quatre jeunes impliqués dans cette sale affaire. Tous avaient écopé d’une peine ridiculement dérisoire, et étaient sortis libres à l’issue de leur procès.
Alors, bien sûr, ce n’est pas les suspects potentiels qui manquent : ils sont nombreux ceux qui auraient aimé descendre Cody. En haut de la liste, il y a Henry Standing Bear, l’Indien qui tient le bar de Durant. Il est l’oncle de Melissa… et le meilleur ami de Walt, avec lequel il a combattu au Vietnam.

Drôle d’oiseau que ce Little bird.
Bien sûr, c’est un polar. Oui… mais non. Enfin, si. Mais pas que.
A tel point que je me serais presque désintéressé de l’enquête, pourtant rudement bien menée, Craig Johnson multipliant fausses pistes et rebondissements pour déboucher sur un finale des plus crédibles. Le tout emporté par des dialogues impeccables, teintés d’une pointe d’humour qui, comme les personnages, sonnent justes.

Car une des forces de Little bird, c’est que les personnages sont bougrement bien campés et terriblement attachants.
Walt Longmire, shérif bourru mais bienveillant, géant un peu gauche (presque deux mètres pour presque 120 kg !), un peu dépressif depuis la mort de sa femme, amateur des plaisirs simples (une bonne bière bien fraîche, un bon café bien chaud), calé dans son fauteuil devant l’écran de sa télévision où la seule image qu’on puisse distinguer est la neige créée par les parasites.
Au bureau, il peut compter sur son adjointe, Vic, jeune fille brillante arrivée dans ce coin perdu par hasard, et sur Ruby, son assistante qui n’hésite pas à le remettre à sa place si besoin.
Il y a aussi Henry, son ami Cheyenne pince-sans-rire, comme lui ancien marine vétéran du Vietnam. Et puis il y a tous les autres, tout aussi pittoresques : Loonie Little Bird, le père de Melissa ; Lucian, l’ancien shérif unijambiste ; Turk….

Autre personnage capital du roman, Natural Writing oblige : les Big Horn Mountains, décor naturel somptueux (qui m’a rappelé les paysages photographiés par Bruce Weber). Omniprésente dans le roman mais pas écrasante, la nature fait partie intégrante de la vie des protagonistes et influe sur leur mode de vie.

C’est dans cet environnement rude qu’est implantée la réserve Cheyenne. Les Cheyennes ne sont pas là comme simple « caution » naturaliste au roman. Craig Johnson connaît bien la culture et le mysticisme amérindiens qu’il distille tout au long du récit, et plus particulièrement à l’occasion d’un épisode mémorable où Longmire se trouve au cœur du blizzard.
Il en profite pour aborder (je n’ai pas osé dire dénoncer, qui serait sans doute trop fort) leurs conditions de vie, faite de misère et d’alcoolisme. Il montre aussi comment Blancs et Indiens, qui vivent côte à côte, s’ignorent mais que, dans le même temps, il en faudrait peu pour que les tensions sous-jacentes entre les deux communautés s’embrasent.

Inutile de préciser je pense que j’ai adoré ce Little bird. Comme tous ceux qui sont tombés sous le charme de l’univers de Craig Johnson, j’attends avec impatience la parution en français des quatre autres tomes de la série.

Enfin, je ne peux pas terminer sans souligner la qualité du livre lui-même qui ajoute au plaisir de la lecture : sobriété de la couverture, rappel du visuel en 2e et 3e de couverture, typographie agréable et papier de bonne tenue (labellisé FSC, c’est-à-dire issu de forêts durablement gérées). Un sans faute.

Si jamais vous ne vous étiez pas déjà précipité chez votre libraire le plus proche, on peut lire le premier chapitre sur le site des éditions Gallmeister ou sur le PDF hébergé en annexe de ce billet.
Pour les anglophiles, Craig Johnson possède un site web.

Ce qu’ils en ont pensé :

Amanda : « Je suis décidément admirative de ces auteurs qui manient avec brio une intrigue particulièrement bien ficelée et situent leur roman dans une nature exceptionnelle, décrite dans un style élégant mais jamais surchargé. (…) Un polar très bien réussi. »

Brize : « Roman policier de qualité, “Little Bird” m’a plu, bien que je ne l’ai trouvé prenant que dans son dernier tiers, riche en tension dramatique. »

Cathulu : « J’ai adoré ce premier volume mettant en scène Walt Longmire et j’attends déjà avec impatience la parution des autres aventures de ce shérif selon mon cœur ! »

Emeraude : « C’est vrai que c’est un très bon polar que ce Little Bird ! »

Little Bird, de Craig Johnson
(The Cold Dish) – Traduction de l’anglais (États Unis) : Sophie Aslanides
Gallmeister – Collection Noire (2009) – 416 pages