Un de mes plus grands plaisirs quand il m’arrive de chiner est de tomber sur de vieux albums photos du début du siècle dernier.
Je trouve toujours émouvant de croiser ces fantômes du passé, figés dans des poses affectées, immortalisant pour l’éternité des événements familiaux ou des voyages au bout du monde.
En parcourant ces albums qu’il m’arrive d’acheter, j’essaie de deviner les liens qui unissent les personnes, je me fais mon film, je leur invente des histoires…
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Pour retracer l’histoire de la famille Mendelson de 1895 à nos jours, Fabrice, le narrateur de La saga Mendelson, avait à sa disposition des photographies, journaux intimes et croquis retrouvés dans une vieille malle.
Comme il est un intime de cette famille peu ordinaire, il va remplir les blancs laissés, sciemment ou non, dans tous ces documents, en recueillant les témoignages des derniers témoins toujours en vie.
Aucun besoin pour lui d’inventer des péripéties pour pimenter son récit tant le destin de cette famille est exceptionnel. L’histoire des Mendelson se confond avec celle du XXe siècle.
Ce premier tome, Les exilés, couvre la période 1895-1930 et se concentre sur les membres “fondateurs” de la lignée.
De l’exil forcé des aïeux, Isaac et Batsheva, obligés de fuir Odessa et ses pogroms avec leurs deux enfants, David et Leah, jusqu’à leur arrivée à Hollywood, les Mendelson vont entraîner le lecteur à Vienne, à New York,lui faire vivre “en direct” la mutinerie du Potemkine, l’exode sur les routes d’Europe, l’arrivée à Ellis Island, mais aussi croiser le chemin du jeune Adolf Hitler, de Felix Salten, journaliste et créateur de Bambi, d’Egon Schiele ou encore de Louis B. Mayer…
Bref, on ne s’ennuie pas avec les Mendelson. D’autant qu’aux aléas de l’histoire se mêlent les destins particuliers des membres de la famille, avec leur lot de peines et de joies, de revers de fortune et d’opportunités inattendues, de mariages et de décès, d’amour déçues et d’espoirs insatisfaits. Les aller-retour entre passé (documents de la malle) et présent (entretiens, voyages sur certains lieux) apportent un dynamisme opportun au récit.
Pour ancrer encore plus l’histoire dans la réalité, celle-ci est illustrée ça et là de reproductions de certains des documents trouvés dans la fameuse malle (voir le document PDF en annexe).
C’est d’ailleurs à ce sujet que j’exprimerai mon seul bémol. A trop vouloir insister sur l’aspect “réel” et “vécu” de son roman, j’ai trouvé que Fabrice Colin alourdissait inutilement le récit avec des détails qui m’ont semblé parfois superflus et pédagogiques (même si je suis bien conscient que ce livre est avant tout destiné à un public de lecteurs ados).
Pour en savoir plus sur Fabrice Colin, le site de l’auteur.
Les deux prochains tomes de cette saga riche en rebondissements sont attendus en novembre 2009 (Les insoumis 1930-1965) et au printemps 2010 (Les fidèles 1965-2000).
La saga des Mendelson – Tome 1. Les exilés, de Fabrice Colin
Éditions du Seuil (avril 2009) – 276 pages