Samedi dernier, pour la quatrième année, la rue Davy, petite rue populaire parisienne, quelque part entre la place de Clichy et l’avenue de Saint-Ouen, faisait la fête aux livres.
Le principe est simple : «les habitants, bouquinistes d’un jour, investissent leur rue en vide grenier “littéraire”», dixit les organisateurs.
La journée est ponctuée par des lectures publiques d’œuvres, de poésies et de contes, des séances de dédicaces, de la musique et des chanteurs, le tout dans une ambiance bon enfant.
Tous les goûts ont pignon sur rue, le meilleur côtoie le pire. Les volumes plus ou moins bien mis en valeur sur l’espace qui leur est alloué en dit long sur les goûts littéraires des vendeurs : celui-ci qui ne propose que des titres de Sci-fi/fantasy, cet autre uniquement des polars, celle-là qui vend sa collection complète de Barbara Cartland, ces autres encore qui sont allés pour l’occasion déterrer de leur cave des bouquins vieux d’une trentaine d’années au bas mot (odeur prégnante d’humidité en cadeau bonus), ces enfants trop contents de se débarrasser de leurs livres de “bébé”, espérant au passage se faire un peu d’argent de poche…
Dès les premiers stands, je suis tombé en arrêt devant de vieux volumes de la Bibliothèque rose qui ont illico réveillé de vieux souvenirs d’enfance. Houlàà, attention danger ! J’étais prêt à succomber à la moindre tentation. J’ai donc sagement reposé les petites madeleines roses, puis décidé de parcourir la rue une fois sans rien acheter.
Grâce à ce repérage, j’ai limité les dégâts en ne me concentrant que sur des “valeurs sûres”. Je suis donc reparti léger avec seulement cinq livres dans ma besace, mais quels livres : Jour sans retour et Inconnu à cette adresse de Katherine Kressmann Taylor, Extrêmement fort et incroyablement près de Jonathan Safran Foer (tellement neuf qu’il n’a jamais dû être lu), Orgueil et préjugés de Jane Austen et Le dahlia noir de James Ellroy, le seul du lot qui soit un peu défraîchi… le tout pour sept malheureux euros, à peine le prix d’un livre de poche.
Elle est pas belle la vie ?