mccauley-sexe-dependances William Collins, la quarantaine, est agent immobilier à Boston.
Célibataire, il passe la majeure partie de son temps libre sur Internet, à la recherche d’un nouveau partenaire avec lequel il espère faire un bout de chemin. Insatisfait par la superficialité de ses rencontres d’un soir, il fait vœu d’abstinence.

Le forum francophone des utilisateurs de vélos pliants. Discussions techniques, mécaniques, accessoires, petites-annonces, rencontres, balades et sorties.

Vœu pieux qui ne résistera pas plus que le temps d’une soirée !
William, dont la vie sentimentale est une vraie pagaille, adore nettoyer son appartement et repasser son linge (c’est à la limite du toc), et même celui de sa locataire, Kumiko Rothberg, qui l’impressionne tant qu’il n’ose lui réclamer ses arriérés de loyer.
Il s’inquiète aussi pour Edward, son meilleur ami, steward pour le moins ébranlé par les attentats du 11 septembre. Un jour, il va croiser le chemin de Charlotte O’Malley et Samuel Thompson, un couple à la recherche d’un nouvel appartement en centre ville, depuis que leur fils a quitté le nid familial.

Dès cet instant, William n’aura de cesse de se rapprocher de Charlotte et Samuel qui représentent à ses yeux l’image du couple idéal. A force de les côtoyer, il réalisera que la réalité du bonheur qu’ils affichent en public est toute autre.

Sexe et Dépendances est le cinquième roman publié par Stephen McCauley. Comme dans ses précédents opus, j’ai retrouvé avec plaisir son sens aigu de l’observation, la finesse avec laquelle il croque ses personnages, sans jamais se départir d’une touche d’esprit et d’ironie.

Dans cette nouvelle comédie de mœurs, McCauley se sert du monde de l’immobilier comme métaphore de l’aspiration de ses personnages à changer de vie.
William, tout d’abord, qui rêve de vivre une relation amoureuse durable et stable ; Charlotte et Simon, qui espèrent qu’un changement d’appartement permettra à leur couple de repartir sur de bonnes bases ; Sophia, une cliente de William, qui ne cesse de tergiverser, toujours hésitante sur son envie réelle de déménager ; enfin, Edward, fatigué de ses aller-retours, et qui rêve de se fixer.

William, Charlotte et Simon, chacun des personnages principaux de Sexe et dépendances souhaiterait se retrouver à la place de l’autre. D’un côté, le célibataire idéalise la vie de couple et rêve du bonheur qui, selon lui, va avec. De l’autre, les deux membres du couple se connaissent si bien après toutes ces années, qu’ils n’ont plus de secret l’un pour l’autre et s’ennuient fermement ensemble, autant finalement que s’ils étaient seuls.
Vie de couple ou vie de célibataire, une situation est-elle plus enviable que l’autre ? Voilà la question que pose McCauley.

La structure du roman divisé en très courts chapitres donne à l’ensemble un rythme enlevé, soutenu par des dialogues qui font mouche.
Si tout se passe comme prévu, je devrais vous reparler de Stephen McCauley d’ici peu.

Sexe et dépendances, de Stephen McCauley
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Françoise Jaouën
Flammarion – 311 pages