Les bijoux parlent.
Et, à qui connaît leur langage, ils en disent long sur les intentions les plus intimes des êtres qui les portent.
C’est là, une des leçons essentielles qu’Abby Zinzo, la narratrice de Des bijoux indiscrets, de Richard Klein, veut transmettre à sa nièce Zeem, qu’elle n’a jamais rencontrée.
Au crépuscule de sa vie, Abby décide de léguer ses bijoux à Zeem, accompagnés du récit de sa vie tumultueuse, qui l’a vue jeune étudiant à Harvard puis danseuse à l’Alcazar… car Abby est transsexuel.
Dans son récit-testament, Abby évoque ces femmes qui lui ont donné l’amour des bijoux : Coco Chanel, Wallis Simpson, Elizabeth Taylor, Katherine Hepburn.
Le postulat de départ, le récit de la vie d’une femme hors du commun à travers son rapport intime avec les bijoux, avait titillé ma curiosité.
Malheureusement, plutôt qu’un véritable roman, j’ai eu le sentiment de lire une thèse, illustrée de références philosophiques (Abby cite notamment Kant, Nietzsche ou Hegel) et d’exemples de personnages illustres, à laquelle aurait été rajoutée l’« intrigue » Abby, simple prétexte à publication.
Dommage, parce que certaines théories développées sont plutôt intéressantes, comme celle sur l’identité sexuelle et le mélange des genres ou encore le parallèle entre les bijoux-parure et les « bijoux de famille » (le titre fait d’ailleurs référence à celui de l’ouvrage dans lequel Diderot lui-même file la métaphore).
Bref, un livre qui m’a laissé mi-figue mi-raisin, avec un sentiment d’inachevé.
Des bijoux indiscrets, de Richard Klein
Traduction : Cécile Deniard – Autrement Littératures – 224 pages
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